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Saviez-vous qu’il fut un temps où les étés n’étaient pas ceux d’aujourd’hui ?

refroidissement-des-etesAu Canada, comme en Europe, les étés ne se ressemblent plus.

Là comme ici, les grandes chaleurs tropicales qui vous tenaient en haleine deux ou trois mois durant ont disparu.

De temps à autre, Phébus lance bien encore quelques rayons cuisants, mais les intermittences sont tellement prolongées qu’on lui pardonne aisément ses œillades brûlantes.

Un tel phénomène — le refroidissement progressif de nos étés — ne pouvait cependant échapper à l’attention de nos savants. Ils en ont recherché les causes, et voici d’après l’un des plus autorisés d’entre eux, M. Flammarion, ce qu’il faut en penser.

Le refroidissement progressif de nos étés n’est, d’après lui, qu’un phénomène imputable aux courants atmosphériques, et n’ayant rien en commun avec le refroidissement séculaire qui, selon les hypothèses de la science, amènera la fin du monde.

La cause de ce refroidissement tient purement à un phénomène astronomique, dont M. Flammarion va nous donner l’explication :

La terre, en circulant autour du soleil, décrit une ellipse dont le soleil occupe un des foyers. À l’une des extrémités de cette ellipse, la terre se trouve donc plus rapprochée de l’astre du jour, et il en résulte que l’hémisphère terrestre exposé aux rayons du soleil reçoit dans la première position un quinzième de chaleur en plus que dans la seconde position.

Or, la terre passe à la première position le 1er janvier, et la seconde le 1er juillet. Les étés de nos hémisphères arrivent donc dans la section de l’orbite la plus éloignée du soleil.

Mais, en raison même de cette ellipticité de l’orbite terrestre, le mouvement de notre planète le long de cette ellipse varie en raison du carré de la distance. La terre marche moins vite en été, plus vite en hiver.

Il en résulte que du 21 mars au 21 septembre, notre planète, restant plus longtemps exposée au soleil que du 21 septembre au 21 mars, reçoit juste dans les deux moitiés de l’orbite la même quantité de chaleur. Le printemps et l’été réunis durent 186 jours et 11 heures; l’automne et l’hiver, 178 jours et 19 heures.

Actuellement, notre pôle boréal a 4,475 heures de jour et 4,291 heures de nuit, et cette différence d’illumination solaire de 184 heures doit avoir pour conséquences de permettre au pôle et à l’hémisphère nord de se refroidir moins que le pôle austral; et, comme d’autre part, c’est en l’année 1248 que la planète a passé à l’extrémité de l’ellipse la plus proche du soleil, voilà pourquoi la durée de l’été qui, jusqu’alors, allait en augmentant, ne fait que diminuer depuis le treizième siècle.

 

La Gazette de Joliette, 1er octobre 1891.

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