Septembre, le mois au grand nombre de noms
Nous voici au mois de septembre. Peu de mois ont porté autant de noms différents que celui-ci.
Les Égyptiens et les Grecs l’appelèrent Paophis et Boidrouvion, deux mots allégoriques qui rappellent l’arrêt du soleil dans ce mois.
Les sénateurs romains l’appelèrent successivement : Tiberius, Germanicus, Antoninus, Herculeus, Tacitus, en l’honneur de Tibère, de Domitien, d’Antonin le Pieux, de Commode — qui aimait à se faire appeler Hercule — et de Tacite; mais toutes ces dénominations eurent peu de durée.
La seule qui lui resta fut celle choisie par Numa lorsqu’il remania le calendrier; il plaça ce mois le septième, et l’appela pour cette raison «september» dont on fit septembre.
Les Égyptiens avaient consacré ce mois à Isis, déesse dont la mission était de répandre sur la terre les semences qui devaient la féconder.
Les anciens avaient l’habitude, chaque année, à l’époque de l’équinoxe, de planter un clou dans le temple de Minerve; ce clou marquait le nombre des années. Cette cérémonie, qui se faisait solennellement, donnait lieu aux fêtes du Clou sacré.
Au moyen âge, le 4 septembre, se célébrait la fête de la basoche.
Ce jour-là, les clercs avaient la permission d’aller prendre, dans le bois de Vincennes, un chêne qu’ils plantaient ensuite, après une grande cérémonie, dans la cour de la Sainte Chapelle. Cet usage fut aboli vers 1786.
Le 22 septembre, le soleil paraît entrer dans le signe de la Balance. C’est le commencement de l’automne.
Septembre est représenté sous les traits d’un homme âgé portant sur son front une couronne de pampres et tenant un lézard dans la main.
Le Canadien (Québec), 15 septembre 1885.