Le cheval a une grande mémoire
Il arrive qu’on trouve dans la presse québécoise ancienne des mentions qu’un cheval est capable de retrouver sa route, même sans cocher. Exemple.
On dit souvent d’une personne qui n’a pas de mémoire, qu’elle a une «mémoire de cheval». La petite histoire que voici tend à prouver que les chevaux, même quand ils sont vieux, ne la perdent pas toutefois en courant.
M. Alexander B. McLeod, de Bloomfield, New Jersey, avait donné, il y a cinq ans, à un de ses amis, habitant dans l’État de New York, un vieux cheval nommé «Dan» qu’il possédait depuis vingt-deux ans.
Hier, à minuit, Mme McLeod réveilla son marin en lui disant qu’un cheval hennissait à la porte de leur maison, qu’elle croyait bien que c’était le vieux «Dan».
M. McLeod se leva et reconnut son vieux cheval qui attendait à la porte de l’écurie.
À peine avait-il deux ou trois fois caressé l’encolure de l’animal qu’un individu se présenta et déclara en être le propriétaire, qu’il l’avait acheté quelques jours auparavant.
Il raconte qu’il l’avait laissé à East Orange, devant la porte d’une maison où il avait affaire et que le cheval s’était enfui. «Je cours depuis plusieurs heures», ajouta l’homme.
Content de revoir son vieux cheval, M. McLeod offrit cinquante dollars au propriétaire en échange de «Dan». Le marché fut conclu.
«J’avais dit à Dan, a déclaré M. McLeod, quand il nous quitta : Dan, mon vieux cheval, si on te maltraite, tu connais le chemin de la maison. Reviens auprès de nous.»
Dan s’est souvenu du chemin et de la recommandation.
Le Bien public (Trois-Rivières), 1er juin 1911.
La photographie prise le 25 août 1944 est de Conrad Poirier (1912-1968). Il s’agit de «Monsieur Cruec et des enfants» qui partent pour une promenade en carrosse découvert, tiré par un cheval des écuries Bon Air Stables de l’avenue Borden à Côte-Saint-Luc. La photo est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Fonds Conrad Poirier, Photographies, cote : P48,S1,P10632.
