Alfred DeSève, violoniste de réputation internationale
Le quotidien Le Canadien du 28 octobre 1889 souligne la présence du violoniste québécois de réputation internationale Alfred DeSève lors du passage à Québec du Boston Symphony Orchestra. Il écrit :
La carrière de Monsieur DeSève est trop connue pour que nous entrions dans des détails.
Ayant eu la bonne fortune de pouvoir se rendre à Paris pour y continuer ses études, DeSève eut le rare avantage d’avoir successivement pour professeurs des artistes comme Saraste, Vieuxtemps et Léonard qui, tous, lui ont prédit un brillant avenir et l’ont accueilli en enfant gâté.
Revenu au pays, DeSève eut bientôt l’offre de la place de professeur de violon au conservatoire de Boston, qu’il jugea à propos d’accepter. Il demeure dans cette ville depuis 1880 et s’y est fait, comme citoyen et comme artiste, une place à part.
Comme virtuose, DeSève a pris part à toutes les grandes fêtes musicales données dans la Nouvelle-Angleterre. Il a joué successivement aux concerts de la société Philarmonique de Boston, aux concerts symphoniques de l’«Apollo« et «Arlington Club», aux festivals de Worcester.
Il a pris part aux concerts donnés à Montréal en 1884 par l’Albani, et au festival donné à Québec en 1883, où il a obtenu un succès éclatant.
D’ailleurs le succès a marqué chacune des étapes du brillant virtuose canadien et le public l’a toujours et partout accueilli avec une faveur marquée.
DeSève est d’une taille au-dessus de la moyenne; il est svelte, élégant et de manières fort distinguées. Comme virtuose, il a une prestesse et une sûreté d’exécution merveilleuses; il a, comme on dit vulgairement, le diable au corps et joue du violon avec une verve qui enlève inévitablement l’auditeur. Avec le «Boston Symphony Orchestral Club», il doit donner dans toutes les grandes villes du continent, jusqu’à la Nouvelle-Orléans et San Francisco, une série de concerts qui doit durer sept mois.
Nous ne doutons pas que DeSève soit accueilli à Québec avec autant de faveur et d’enthousiasme que l’a été cette autre compatriote qui a nom «Albani». Ces deux artistes honorent trop le nom canadien pour que nous ne manquions, lorsqu’elle se présente, l’occasion de leur prouver en quelle estime nous les tenons tous deux.
Le violoniste Jacques-André Houle a rédigé la biographie de DeSève dans le Dictionnaire biographique du Canada.
L’illustration de DeSève paraissait dans L’Opinion publique du 10 octobre 1878. On la retrouve à l’adresse suivante sur ce site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.