Est-ce la Paruline jaune ?
Avec la Paruline masquée, la Paruline jaune (Dendroica petechia, Yellow Warbler) est la plus commune chez moi. D’ailleurs, les deux rentrent habituellement la seconde semaine de mai, au moment où la feuillaison est bien entamée et que les insectes commencent à apparaître.
James M. LeMoine, dans Ornithologie du Canada (1861), l’appelle la Fauvette jaune ou simplement l’Oiseau jaune. C’est là, selon lui, la fauvette la plus répandue en Amérique. Sur mes terres, elle semble me quitter en août, car je ne l’ai aperçue que quatre fois en septembre, et une seule fois en octobre, le 7 octobre 1989. D’ailleurs, P. A. Taverner, dans Les Oiseaux de l’Est du Canada (1920), dit qu’elle est une des premières fauvettes à partir et qu’«un peu après le mois de juillet, elle disparaît, et vers la mi-août il ne reste plus que quelques traînards». Voilà donc chez moi, en ce moment, ce traînard magnifique.
Dans Les Oiseaux de la province de Québec (1906), Charles-Eusèbe Dionne écrit à son sujet : «Cette jolie fauvette est une des plus communes entre toutes celles qui nous visitent durant la belle saison, comme elle en est aussi la plus familière, puisqu’elle semble faire ses délices au milieu de nous. En effet, elle vient fixer son nid sur les arbres et arbrisseaux des jardins, des vergers, dans les haies d’arbustes qui bordent les chemins et les cours d’eau, dans les arbres isolés des villes comme ceux de la campagne. On la trouve également dans les buissons et à la lisière des forêts. Doué d’une grande activité, elle est sans cesse occupée à rechercher des insectes sur les arbres, voire même dans les gadelliers et autres sous-arbrisseaux des jardins, faisant en même temps retentir l’air de sa joyeuse chansonnette.» Et Dionne d’ajouter qu’elle passe l’hiver en Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud.
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Aujourd’hui, le lendemain, 7 octobre, mon copain, ornithologue devant Dieu et devant les hommes, me dit que ma Paruline n’est pas la jaune, mais serait plutôt la Paruline masquée femelle.