Un des grands pollinisateurs à la saison des fleurs
Voilà le syrphe. À peu près pas connu. Et ils sont nombreux dans cette famille des Syrphidées On les appelle Mouches des fleurs ; en anglais, Flower flies ou Hover flies.
Chez moi, le plus commun est le Didea fuscipes. On ne semble pas lui avoir trouvé un nom français à ce jour. Et il porte, dirait-on, le vêtement de la Guêpe commune. Mais, dans la nature, l’habit ne fait pas le moine.
Dans l’histoire de l’évolution, on a appris que, lorsque votre voisin est toxique ou dangereux et que cela se sait, rien de mieux pour se protéger que de s’habiller comme lui. Parlez-en au papillon Vice-roi, habillé en Monarque. Les oiseaux savent le Monarque toxique et craignent que le Vice-roi ne le soit également. Ainsi le Vice-roi, sans doute savoureux, échappe aux oiseaux.
Dans le cas de mon syrphe vêtu comme une Guêpe commune, en jaune et en noir, il va sa vie, sachant que les oiseaux ne peuvent le manger, car ils craignent d’être piqués (Boucher : 139). Or, il n’est pas une guêpe. Il porte seulement deux ailes et non quatre, n’a pas la taille dite de guêpe, ce resserrement entre le thorax et l’abdomen, ne pique pas, est capable de vol stationnaire comme le colibri, dispose d’antennes très courtes et de grands yeux globulaires qui forment presqu’entièrement sa tête.
Comme toutes les Mouches, ces insectes à deux ailes, il aime les fleurs blanches, jaunes ou verdâtres, qui émettent des odeurs douces, mais sucrées (Albouy : 48). Considéré comme un pollinisateur généraliste, il est le meilleur en ce domaine dans toute la variété de Mouches (Albouy : 162).
Si jamais, par bonheur, ce qui est bien rare, il se pose sur le revers de votre main, ne bougez plus ; sans doute s’est-il arrêté pour goûter votre sueur. Et il s’envole immédiatement, car il a bien vu que celle-ci n’est pas sucrée.
Stéphanie Boucher, Les insectes de nos jardins, Saint-Constant, Éditions Broquet, 2006, 208 pages.
Vincent Albouy, Pollinisation, Le génie de la nature, Versailles, Éditions Quae, 2018, 184 pages.