Le rôle incroyable des communautés religieuses féminines au Québec
Je répète souvent quand l’occasion s’y prête, lors de rencontres-conférences ou autres, comment les communautés religieuses féminines furent longtemps des aidantes importantes dans la société québécoise.
Nous sommes ici en novembre 1883. Un journaliste est présent lors de la visite en provenance de Rome d’un Commissaire apostolique chez les Sœurs de la Charité à Québec.
Ce que nous voulons en dire, c’est que Son Excellence a paru tout étonnée de se trouver en présence de 633 personnes, vivant aux dépens de la maison, en mangeant à la même table, rompant le même pain, si l’on veut nous passer ces expressions. En effet, le personnel de la maison, religieuses, orphelins et malades, qui résident en permanence dans cette immense communauté, comprend actuellement 633 personnes.
Son Excellence a dû se demander immédiatement quels pouvaient être les revenus de la maison pour suffire quotidiennement à tant de besoins, et se dire que nécessairement devait se renouveler là de temps à autre le miracle étonnant de la Montagne [allusion à la multiplication des pains dans le Nouveau Testament].
À part cela, Son Excellence a pu voir dans la salle d’Asyle, c’est-à-dire dans cette salle où l’on recueille pour chaque jour certains enfants de 4 à 7 ans, dont les parents pour une raison ou pour une autre ne peuvent prendre le soin nécessaire, plus de 200 élèves.
Il a vu encore dans l’Externat, qui se compose de douze classes différentes sous la direction d’autant de religieuses, entre trois et quatre cents élèves.
On compte dans la maison, partagées entre la besogne de l’enseignement et des travaux de toute espèce, 120 religieuses.
Son Excellence a pris la peine de visiter toutes les classes de l’Externat une à une après la salle d’Asyle, les salles des malades, la communauté, etc., et d’adresser dans chacune d’elles des paroles d’encouragement aux élèves.
Le Canadien (Québec), 3 novembre 1883.
L’illustration montre un groupe de jeunes orphelines, dont prennent soin, à leur maison mère dans le Vieux-Québec, les Sœurs de la Charité de Québec. L’image, émouvante apparaît sur la page suivante trouvée sur le site consacré au patrimoine immatériel religieux au Québec.