D’où vient donc la dévotion à saint Antoine de Padoue ?
Autrefois, il y a plus d’un demi-siècle, vous aviez perdu quelque chose, vous souhaitiez obtenir une faveur extraordinaire, on vous disait d’invoquer saint Antoine de Padoue. À Trois-Rivières, les Franciscains savaient entretenir la dévotion à saint Antoine. Ovila, le deuxième mari de ma grand-mère maternelle, avait une foi profonde en saint Antoine. Et on célébrait l’anniversaire du saint le 13 juin.
Le personnage est né au Portugal en 1195, il portait le nom de Ferdinand de Bouillon (sur la page Wikipédia qui lui est consacrée, on dit Fernando Martins de Bulhoes), appartenant à la famille de Godfroi qui avait mené croisade jusqu’à Jérusalem. Très tôt, à l’école des clercs de Notre-Dame-del-Pilar, «il édifia ses compagnons et ses maîtres par sa piété et sa charité».
Alors qu’il a 25 ans, le retour du Maroc des dépouilles de cinq Franciscains martyrisés le convainc d’entrer dans l’ordre de saint François d’assise et il prend le nom de frère Antoine.
«Devenu la lumière de l’Ordre Séraphique, il fut employé à la prédication et les miracles extraordinaires qui accompagnaient sa parole la rendirent féconde en conversions. Sur l’ordre de ses supérieurs, il alla enseigner tout à tour à Montpellier, à Toulouse, à Bologne et à Padoue. […] En France et en Italie, les prédications de saint Antoine furent confirmées par de nombreux prodiges.»
Il meurt à Padoue, en Italie, le 13 juin 1231, âgé de 36 ans. «Au moment où il rendait le dernier soupir, les enfants avertis de sa mort par une inspiration surnaturelle parcoururent les rues de la ville en poussant des gémissements et en criant partout : «Le Saint est mort». L’année suivante, en 1232, le pape Grégoire IX rangea au nombre des saints le frère mineur Antoine de Padoue.»
«La grande dévotion que les Italiens et les Espagnols ont eu pour saint Antoine de Padoue a inspiré une foule de peinture, mais la composition capitale est celle où Murillo a représenté la saint religieux en extase; ce chef-d’œuvre orne une des chapelles de la cathédrale de Séville.»
Le texte en italique provient du quotidien La Patrie, du 13 juin 1907, qui tenait à souligner en ce jour la fête d’Antoine de Padoue.
Ci-haut, le tableau Saint Antoine et l’Enfant, une huile de Guercino (1591-1666), provient de la page Wikipédia consacrée à Antoine de Padoue.