On échappe les plus jeunes
Au début du 20e siècle, les morts d’enfants, en particulier l’été, en ville, sont affolantes. On mettra plusieurs années à en venir à bout. Nous voici seulement à deux jours de la Saint-Jean, à Montréal, en 1903. La Patrie raconte.
L’été, la grande tueuse d’enfants, recommence à envoyer en quantités désolantes les petits cadavres au cimetière. 93 de ces innocents sont morts à Montréal durant la seule semaine dernière.
Et c’est le quartier surnommé «le faubourg Québec», qui apporte la plus effrayante contribution d’enfants au charnier. Quand nos médecins se décideront-ils à faire connaître et apprécier l’hygiène dans les familles d’ouvriers ?
La moyenne de la mortalité infantile est, d’un bout de l’année à l’autre, de 40 par semaine. On voit l’augmentation et ça ne fait que commencer.
Ces 93 enfants font partie du chiffre total de la mortalité de la semaine dernière, qui est de 186. On peut s’attendre à des statistiques décourageantes.
Contribution à une histoire québécoise de l’enfant.