Skip to content

Pourquoi ne pas revenir à Mark Twain ?

mark twainEn ces temps étranges, où nous aimons tellement faire place à la déprime plutôt qu’au bonheur, particulièrement à toute heure du jour et de la nuit dans les médias, voilà un peu d’air frais. On le trouve dans le quotidien montréalais La Patrie du 7 décembre 1881, à l’occasion de la première visite de l’humoriste et critique social américain Mark Twain. À l’horizon, un grand banquet à l’hôtel Windsor. Vivement du Mark Twain ! Mais qui est-il donc ?

Mark Twain est non seulement une des grandes célébrités américaines, mais encore, aux yeux d’un grand nombre de critiques, le premier des écrivains humoristes vivants.

C’est un type à part, d’un tempérament sui generis, et d’une originalité saisissante. Personne n’a encore saisi comme lui le côté drôlatique, j’allais dire cocasse, d’un fait, d’un caractère, d’une situation. Nul n’a plus finement que lui observé le côté burlesque des choses les plus sérieuses. Nul n’a plus que lui ri de son siècle, et nul n’a fait plus rire son siècle que lui.

C’est une espèce de Molière travesti en gouailleur moderne. C’est Rabelais ou Thomas Vireloque sous la défroque de Gavroche ou de Bibi : c’est le prototype du philosophe frondeur, rieur et bon enfant.

C’est Mark Twain enfin. Il n’y en a qu’un.

Samuel Langhorne Clemens est né à Florida, dans le Missouri, le 30 novembre 1835. Il a par conséquent quarante-sept ans accomplis.

Il commença par être imprimeur; puis cette carrière ne satisfaisant pas son ambition, il partit pour les placers du Nevada; et, en 1862, il commença à se faire connaître par des articles humoristiques qu’il écrivait pour les journaux, pendant les soirées d’isolement qu’il avait à passer dans les campements de mineurs.

Ces articles eurent un immense succès; et, en 1867, la désopilante histoire du Pumping Frog révéla au monde littéraire un humoriste de premier ordre. L’année suivante, Mark Twain partait pour l’ancien continent où il devait recueillir les matériaux de ce livre si amusant, si désopilant, si original qu’il intitula : The Innocent abroad.

Tout le monde se souvient encore de l’homérique éclat de rire que provoquèrent partout les réflexions saugrenues de cet Américain arrêté devant le buste de Christophe Colomb, ainsi que le récit des émotions de l’auteur devant la tombe d’Adam.

Depuis cette époque (1869), Mark Twain n’a pas cessé de jeter en pâture à la curiosité publique les productions de son inépuisable gaieté. Partout où la langue anglaise est lue ou parlée, nul écrivain n’est plus populaire que cet homme de génie, sympathique et sans prétention que l’élite dirigeante de Montréal va fêter jeudi soir à l’hôtel Windsor. […]

Sans les quelques fils blancs qui parsèment sa chevelure luxuriante et bouclée, et son sourcil aux proportions provocatrices, on ne lui donnerait pas l’âge qu’il a; et le fait est qu’au premier abord il ne semble pas avoir dépassé la trentaine.

M. Clemens habite à Hartford, la capitale du Connecticut, un splendide château de style européen qui a le mérite bien étrange, dans ce pays-ci, d’avoir été conquis à la pointe de la plume.

Nous souhaitons cordialement la bienvenue à M. Clemens, dans notre Canada, qu’il visite pour la première fois.

 

L’image de Mark Twain apparaît sur le site de Coins of America.

Voici Twain dans un de ses textes, celui-ci au sujet des barbiers.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS