Les cloches
Il est bien vrai qu’on n’entend plus guère les cloches aujourd’hui. Tantôt elles sont carrément disparues, tantôt on ne leur porte plus du tout attention. Le chroniqueur Léon Ledieu, dans l’Album universel du 19 décembre 1903 rappelle qu’il n’en était pas de même voilà un peu plus d’un siècle.
Le son des cloches éveille toujours une idée et très souvent un souvenir chez nous.
Si un glas sonne, nous nous rappelons la mort d’un être qui nous a été cher.
Si les cloches du Sanctus s’agitent, nous savons que le sacrifice divin est à son apogée et s’accomplit.
Quand certaines cloches sonnent, allègres et vives, à des heures non fixées pour des cérémonies religieuses, nous savons qu’elles signifient qu’un baptême vient d’avoir lieu et qu’un petit être est venu grossir le nombre des fidèles.
Si les cloches sonnent à toute volée et que le bourdon s’en mêle, c’est qu’une grande solennité religieuse est célébrée ce jour.
Et le silence du Vendredi-Saint paraît bien grave quand les clochers sont muets.
Mais, quel soulagement, quelle gaieté s’empare aussi de nous quand nous entendons les premiers tintements du Samedi-Saint, quand les cloches sont revenues de Rome, comme on dit. Ces cloches dont le voyage me semblait si vrai, quand j’étais petit, que j’ai guettées de longues heures, regardant les nues, et que j’aurais juré avoir vu revenir à leur poste !
Tout vrai qu’on les entend bien peu… sauf pour l’Angelus ici et là, quand leur sonnerie est programmée. Ce qui n’est pas le cas dans ma paroisse puisqu’on en est encore à l’époque des grosses cordes qu’il faut tirer à la force des bras…
Et il y avait l’angelus 3 fois par jour. J’habite Pont-Rouge et maintenant que je suis à la retraite, je n’entends pas celui du matin (je dors…) mais celui du midi me dit de rentrer manger et celui de 18h00 de ramasser les outils!
Merveilleux ! Voilà encore les cloches chez vous qui marquent le temps.