Amoureux… en rêve
Voilà une démarche aujourd’hui disparue. Autrefois, le lecteur d’un journal, n’en pouvant plus pour un amour quelconque, prenait la plume et y allait d’un texte, un «chant» envoyé à son journal préféré. Si le texte plaisait à l’éditeur, il était publié.
Voici l’écrit de Ludo.
Le sait-elle ?
Il est une beauté qui me sourit en rêve,
Un charme séducteur me poursuivant sans trêve,
Tout le jour, seul, j’y songe, et quand revient la nuit,
— Même jusqu’à l’aurore
Et le matin encore —
Pour dorer mon sommeil son souvenir reluit !
Mais si j’y suis fidèle,
Le sait-elle ?
Seuls mes hymnes du soir vont confier aux cieux
Mes aveux.
Si je vois sur son front l’innocence candide
Que je voudrais goûter de ma lèvre timide,
Si je lis dans ses yeux qui reflètent l’amour,
Trésor de sa belle âme,
Pur rayon qui m’enflamme…
Si j’ai chanté son nom comme un vieux troubadour
Près d’une cascatelle,
Le sait-elle ?
Seuls mes hymnes du soir vont confier aux cieux
Mes aveux.
Quand pour ma bien aimée, en silence, je prie,
Je lui vole son cœur que je voue à Marie !…
Aussi, j’ai vu souvent, dans le ciel entr’ouvert,
Son ange, ce me semble,
Sa beauté lui ressemble.
Je distinguais sa voix au céleste concert,
Chantant ma ritournelle :
Le sait-elle ?
«Soyez heureux… Aimez; Dieu bénit dans les cieux
Vos aveux.»
Ludo