Montréal néglige ses parcs
Qu’attend donc la ville de Montréal pour prendre soin de ses parcs ? La Patrie se le demande le 4 juillet 1905.
Montréal possède plusieurs squares — les uns plus petits, les autres plus grands. Le parc de la Montagne et le parc Lafontaine peuvent être comparés, comme site, aux plus belles places publiques des grandes villes américaines. Les quelques travaux d’embellissement que la ville y fait exécuter s’accomplissent dans un décor merveilleux qui en rehausse le prix et l’éclat.
Mais quelle que soit la beauté pittoresque du panorama qui nous entoure, il est indubitable que Montréal n’apporte pas à ses squares toute l’attention voulue. La somme mise chaque année à la disposition de la commission des parcs n’est pas suffisante.
Nous lésinons quand nous devrions être généreux.
Les choses ne se passent pas ainsi chez nos voisins. Même dans les plus petites villes, les parcs sont tenus avec un soin jaloux. Buffalo, que les principaux employés de notre commission du parc viennent de visiter, dépense tous les ans $120,000 ou plus à l’entretien et à l’embellissement de ses squares. Montréal, qui a plus d’étendue, n’en dépense que $50,000 environ.
Évidemment, nous avons encore beaucoup à apprendre et beaucoup à faire.
Dans une grande ville industrielle comme la nôtre, des parcs vastes et ombragés sont nécessaires. Non seulement ils sont un attrait pour l’étranger, mais ils fournissent encore de l’air pur et de la fraîcheur aux mères de famille et aux enfants qui vont s’y reposer.
Embellissons nos parcs. Portons-y plus d’attention que dans le passé. Ce sera de l’argent bien placé, du civisme éclairé.