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À Montréal, l’École des Hautes Études commerciales ouvre ses portes

manchette-hecLe mardi, 4 octobre 1910, place Viger.

Vingt-quatre élèves y sont inscrits. Une seule salle est prête à les recevoir. On ouvre, dit-on, car le temps pressait.

Le directeur de l’école, A. J. de Bray, déclare : «Il y a urgence pour le commerce et l’industrie de former des hommes [sic] instruits pour diriger scientifiquement et efficacement les développements futurs du pays».

Parmi la poignée d’enseignants, je note celui qui deviendra le premier grand économiste québécois, Édouard Montpetit (1881-1954), originaire de Montmagny.

C’est Montpetit qui avait dénoncé en 1917 «la procession des petits cercueils blancs» les après-midis d’été [mais je n’en ai pas rapidement la référence] faisant allusion à la mortalité infantile dans nos villes. Dans sa page éditoriale du 4 octobre 1910, La Patrie écrit :

M. Édouard Montpetit, dont on annonce l’entrée comme professeur à l’École des Hautes Études Commerciales, n’est pas le premier venu. On le sait déjà à Paris : il serait dommage qu’on ne le sût pas à Montréal.

À l’École des sciences politiques, ainsi qu’au Collège des sciences sociales, il a remporté des succès qui suffisent à le classer. Faire deux années dans une, puis, malgré cela, arriver en tête de liste, aux examens définitifs, sur plusieurs centaines de concurrents, voilà, on l’avouera, qui n’était pas trop mal…

Mais s’entendre dire publiquement, à la séance de clôture des cours, par un savant comme Anatole Leroy-Beaulieu : «Depuis vingt ans que j’enseigne, je n’ai pas encore rencontré de plus brillant élève», voilà qui est encore mieux. Montpetit, cependant, n’a pas fait moins.

On lui offrira un banquet, dit-on, jeudi, pour fêter son entrée à l’École des Hautes Études. Il ne l’aura pas volé.

Espérons qu’il aura chez nous l’estime qu’il avait su conquérir en France même, par son caractère autant que par son talent. Pour une fois au moins, nous nous devons de faire mentir le vieux dicton qui veut que nul ne soit prophète en son pays.

 

La Patrie (Montréal), 4 octobre 1910.

edouard-montpetit

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