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Des nouvelles de Mars

un coin de mars vu du cielSi vous fréquentez ce site, vous savez maintenant l’intérêt qu’on avait, voilà plus de 100 ans, pour le ciel et le système solaire. Chaque nouvelle information, dirait-on, apparaît rapidement dans la presse. Selon Le Franco-Canadien de Saint-Jean-sur-Richelieu du 25 septembre 1890, voici qu’on en saurait davantage sur Mars.

On nous regarde peut-être même de là-bas, nous à la civilisation moins évoluée.

L’astronome français Camille Flammarion, ce grand vulgarisateur de la science, vient de livrer à la publicité des détails très curieux sur les dernières découvertes dans le domaine de l’astronomie.

D’après les observations qu’on a faites cet été aux principaux observatoires du globe, on a découvert, dit-il, des phénomènes très étranges dans la planète de Mars, une des plus intéressantes du système solaire. Il paraît qu’à certaines époques de l’année, les Océans de Mars sont partagés en deux parties par une ligne sombre qu’on dirait être un pont gigantesque ou un long banc de sable jeté d’une rive à l’autre.

Au 90e degré de longitude est du méridien zéro, on voit une grande mer isolée qui ressemble à notre mer Noire, et jusqu’au mois de juin, on ne voyait aucune tache sur sa surface blanche et presque circulaire, mais M. Schiaparelli, de l’observatoire de Milan, vient de découvrir qu’elle est divisée inégalement par une bande de couleur jaunâtre. Le télescope a aussi signalé un lac, aussi divisé en deux, ressemblant à notre lac Tzchard.

Vers le même temps où Schiaparelli faisait ses étranges révélations, un autre astronome anglais a constaté, de son côté, cinq immenses canaux séparés par deux lignes rigoureusement parallèles l’une à l’autre, tout comme ces canaux énigmatiques dans lesquels on signalait une division semblable il y a quelques années.

Que sont ces mers ? ces lacs ? ces canaux ? et qu’est-ce qui les séparent ainsi ? C’est là un problème digne de l’attention des savants, et que des instruments plus perfectionnés finiront sans doute par résoudre. Car Flammarion croit qu’avant longtemps on découvrira un télescope qui rapprochera encore plus Mars de la Terre.

Le même astronome dit qu’à l’aide du télescope de l’observatoire de Mount Hamilton, Californie, la plus grande lunette astronomique de nos jours, on a pu observer sur la surface de Mars, une tempête de neige qui a duré vingt-quatre heures et a couvert une étendue de territoire aussi grande que les États-Unis. Il se pourrait, suivant lui, d’après les indices recueillis, que Jupiter, Saturne et Mars sont habités et que même leurs habitants sont supérieurs à ceux de la Terre.

Mais ce qui est plus renversant, c’est qu’on a remarqué de grandes lueurs, comme des feux énormes allumés dans un ordre symétrique sur différents points de Mars.

Ce sont peut-être, disent des malins, des signaux que nous font les habitants de Mars, qui, plus perfectionnés que nous, voient plus facilement ce qui se passe sur notre petite planète.

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