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Création de ce qui deviendra l’Ordre des architectes du Québec

Étonnamment, il est très rare qu’on parle d’architecture et d’architectes dans la presse québécoise de 1900. Ici, le quotidien de Québec, Le Canadien, du 29 décembre 1890 propose une réflexion sur la création de l’Association des architectes de la province de Québec. On a titré l’article «Les architectes».

La loi constituant légalement en corporation les architectes de la province de Québec a été votée par les deux branches de la législature et recevra demain la sanction royale à la prorogation des deux chambres par son honneur le lieutenant-gouverneur.

Quelques gradués de l’école Polytechnique de Montréal ont soulevé devant le comité des bills privés une certaine hostilité contre cette législation. Ils voulaient faire modifier la loi de manière que tous les gradués de cette école fussent admis de facto à la pratique de la profession sans subir d’examens et sans suivre le bureau d’un architecte. Ils n’ont pas réussi à atteindre l’objet de leur désir; ils ont cependant fait insérer une clause portant que ces gradués pourraient subir leurs examens après avoir suivi un bureau d’architecte pendant au moins une année, attendu que leur diplôme ne leur confère que le titre d’ingénieur civil.

Toutes les dispositions de la nouvelle loi des architectes ont été approuvées par une résolution de la société canadienne des ingénieurs civils.

La loi entrera en vigueur le 1er juillet 1891.

Une clause pénale impose des amendes considérables contre les personnes qui exerceront illégalement, après cette date, la profession d’architecte.

Lorsque cette loi a été présentée à la chambre d’assemblée, nous l’avons chaudement appuyée, parce que nous la croyons propre à promouvoir les intérêts de l’architecture et les intérêts publics. Il n’y a pas de doute qu’elle aura pour effet de rehausser le niveau intellectuel de cette belle profession.

On sait quels progrès immenses ont fait depuis quelques années les professions libérales dans notre province; et ces progrès sont certainement dus aux chartes de constitution qu’elles ont obtenues de nos législatures. Les études deviennent de plus en plus fortes, les examens sont plus sévères, et, comme conséquence naturelle, les professions ont marché rapidement dans la voie de la perfection.

Il en sera de même de l’architecture. On verra bientôt disparaître ces nullités qui ont, jusqu’à présent, arrêté la marche de cet art dans notre pays. Si les architectes veulent réellement progresser, et nous sommes convaincu qu’ils le désirent, ils ne devront pas oublier que l’émulation est une chose louable, mais que le dénigrement ou la calomnie n’est jamais permise; on peut arriver au succès sans ce système répréhensible, et plusieurs de nos vieux architectes nous en ont donné des preuves. Quelques-uns d’entre eux ont eu de bien humbles débuts, mais, à force de travail, de courage et de persévérance, ils se sont fait une nombreuse clientèle et jouissent aujourd’hui d’une belle réputation. Que les jeunes suivent cet exemple, et ils feront leur chemin.

 

L’illustration, extraite de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Denis Diderot et de Jean le Rond d’Alembert, apparaît sur la page Wikipédia consacrée à l’architecture.

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