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Un phénomène électrique étonnant

Le 19 septembre 1889, un grave éboulis survenait à Québec, faisant 45 mots. À cette occasion, le télégraphiste Bégin a noté un phénomène électrique étonnant. Il faut savoir que nous n’en sommes alors qu’à nos premières connaissances de l’électricité, un monde encore mystérieux. Aussi Bégin a tenu a rapporté le fait.

Le 1er octobre 1889, le quotidien Le Canadien, de Québec, raconte. Télégraphistes à la retraite, fins connaisseurs en électricité, cette nouvelle est pour vous.

 

Il s’est produit, le soir de l’éboulement de la rue Champlain, un assez curieux phénomène qui est passé inaperçu dans l’émoi général.

Entre autres fils électriques tendus au pied du rocher se trouvaient ceux du télégraphe d’alarmes. Comme on peut le penser, la rupture du fil a été instantanée, et le télégraphiste alors de service, M. Bégin, en a été averti par un violent coup de marteau sur le timbre spécialement préposé à ces sortes d’accidents.

Pour se rendre compte de ce désarroi imprévu, le télégraphiste courut à son relai qui indiquait en effet le circuit ouvert; mais en ajustant l’instrument, il ne tarda pas à s’apercevoir qu’il restait encore un courant continu, très faible cependant. Au même instant, il recevait l’alarme qu’on sonnait à la boîte 23, voisine de la catastrophe, pour appeler les pompiers. Le feu s’était, comme on le sait, déclaré dans les ruines.

Voici ce qui était arrivé. La rupture des fils avait été complète, et les deux extrémités disjointes étaient disparues sous une masse énorme de quartiers de roc et de terre. Mais, chose étonnante, il s’était formé ce qu’on appelle un courant terrestre, très affaibli sans doute, mais encore assez sensible pour que la main habile du télégraphiste pût l’utiliser pour la transmission d’une alarme qui a permis aux pompiers d’être les premiers à arriver sur la scène du désastre sans compter une foule de citoyens qui, sans cette alarme, n’auraient pas été là pour retirer les blessés des décombres.

En sorte que l’on peut dire que le télégraphe d’alarme, grâce à l’habileté de ses opérateurs et la délicatesse de ses appareils, a sauvé la vie de bien du monde cette nuit-là.

 

Source de l’illustration : Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds Fred C. Wurtele, cote : P546, D1, P1.

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