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Vivement des jeunes qui prennent la plume !

Le 7 octobre 1904, Le Progrès du Golfe, hebdomadaire de Rimouski, publie en première page la lettre d’un citoyen, qui signe J. R., habitant la ville de Limoilou, dans la région de Québec. Ce dernier souhaite qu’on encourage les jeunes à écrire.

Il est étrange, écrit-il, de constater combien la littérature canadienne est dédaignée au Canada. Il est bien regrettable de le dire : les Canadiens n’aiment pas leur littérature; et s’il est vrai qu’on peut leur appliquer ce proverbe : Nul n’est prophète en son pays, c’est bien aux Canadiens qu’il faut le faire avaler.

Combien de bons talents n’avons-nous pas parmi nos Canadiens qui produiraient et progresseraient si les lettres étaient encouragées ? On devrait surtout encourager les « jeunes » afin de leur donner un avantage pour l’avenir. Ils produiront pour commencer des essais qu’ils risqueront à la censure publique. S’ils voient qu’ils sont « acceptés » oh ! alors vous les verrez ces jeunes devenir joyeux, rougis de plaisir et dire entr’eux : « Enfin nous comptons parmi cette grande société de journalistes et de littérateurs. »

Ça les encouragera et vous les verrez produire non pas des chefs-d’œuvre, mais des œuvres  « d’eux-mêmes » au moins. Malheureusement, beaucoup d’hommes de lettres canadiens ont peur de la critique comme du diable. Ils devraient comprendre que c’est pour leur bien et qu’une bonne critique faite avec douceur et justice peut leur faire passer bien des défauts.

Les littérateurs, pour parvenir à un certain degré de capacité, doivent suivre les conseils des Aristarque et laisser dire ces critiques à langue fourchue qui voudraient qu’on soumettrait à eux seuls les ouvrages qu’on vient de faire éclore.

 

Ci-haut, la page couverture d’un des premiers romans québécois, une œuvre du poète, romancier, historien et homme politique, Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, le premier des premiers ministres québécois, en poste dès 1867. Dans le Dictionnaire biographique du Canada, Jean Hamelin et Pierre Poulin, auteurs de la biographie de Chauveau, écrivent au sujet de cet ouvrage : D’inspiration « balzacienne » par la forme, ce roman constitue une évocation concrète des mœurs et des coutumes de la société canadienne-française vers 1830. Derrière une histoire d’amour conventionnelle et psychologiquement peu vraisemblable, se noue et se dénoue provisoirement la véritable intrigue du roman : la lutte des Canadiens français pour assurer leur épanouissement individuel et collectif.

 

 

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