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La région du lac Saint-Jean en train de se peupler

À compter de 1897, chaque année, à la fin de l’été, la Société de colonisation du lac Saint-Jean se fait propagandiste. Elle invite les cultivateurs de la vallée du Saint-Laurent à visiter la région, espérant que certains d’entre eux songent par la suite à y déménager.

Sous le titre Un pays de progrès. Le lac St-Jean en avant, un journaliste rend compte d’une de ces visites dans L’Écho des Bois-Francs du 20 septembre 1902. Et ça marche.

 

Mardi dernier, au-delà de 200 cultivateurs de toutes les vieilles paroisses de la province nous sont arrivés pour voir notre pays en pleine récolte. Un grand nombre ont profité de leur visite pour se placer et ont acheté des terres déjà avancées, d’autres ont pris des terres du gouvernement à 20cts l’âcre. On compte que cette excursion nous a valu près d’une centaine de familles nouvelles qui viendront s’établir soit cet automne ou le printemps prochain.

La dernière des trois excursions des récoltes organisées par notre Société de colonisation aura lieu mardi prochain, le 23 courant. On nous apprend qu’un très grand nombre de cultivateurs ont déjà manifesté l’intention d’y prendre part.

Notre région prospère toujours dans les proportions les plus encourageantes pour l’avenir et la meilleure preuve de ce progrès est dans le fait que trois de nos paroisses récemment établies ont été favorisées d’un curé, ce sont : Albanel, La Pipe, et St François de Salles; nos compatriotes de ces paroisses sont dans la jubilation. Péribonca et La Doré s’attendaient bien aussi au même honneur d’avoir un curé cette année, ce qui aurait fait cinq curés nouveaux dans la région, mais pour une raison ou pour une autre, il nous faut attendre à l’année prochaine.

L’ouvrage abonde cette année dans toute la région; il y aura certainement disette de bon bras. Deux de nos grands marchands de bois seraient prêts à employer 200 hommes à des gages variant de $1.00 à $1.50 par jour, ou 18 à 20 et même plus par mois, logés et nourris. Tous ceux de nos compatriotes en quête de travail qui voudraient venir s’établir dans notre fertile région devraient profiter de cette demande de main-d’œuvre pour venir s’installer parmi nous. M. René Dupont, l’agent de colonisation de compagnie du chemin de fer du lac St-Jean, se fera un devoir de répondre à toutes les demandes d’informations à ce sujet.

 

Cette vue du village de Roberval a été prise par Jules-Ernest Livernois vers 1887-1890. Elle provient de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal, Fonds Famille Mercier, Épreuves noir et blanc, Albums, cote P74, S8, SS1, D1

2 commentaires Publier un commentaire
  1. sylvie pontbriand #

    Le Plan Nord de l’époque au profit des marchands de bois !

    20 septembre 2012
  2. Jean Provencher #

    Attention. Pour être vraiment honnête et respecter l’histoire, il faut dire que c’est d’abord une réponse à la désertion des Québécois vers ailleurs, l’Ontario et le Manitoba maintenant, après les États-Unis. En bas, le long du Saint-Laurent et du Richelieu, les marges habitables sont maintenant toutes occupées. On développe désormais les Bois-Francs, l’arrière-pays de Dorchester, Bellechasse et Kamouraska, la Gatineau, le nord de Montréal, le début du Témiscamingue et le lac Saint-Jean. Et le bois, depuis 100 ans, est l’industrie de base avant l’agriculture; il faut faire de la terre avant d’espérer la cultiver.

    P.S. Plusieurs municipalités du Québec ont fêté il y a peu, fêtent en ce moment, comme Dosquet, ou vont fêter prochainement leur centième anniversaire. Et elles ont toutes commencé par le bois. Donc rien à voir avec le Plan Nord.

    20 septembre 2012

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