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Allons, un peu de baseball maintenant

Vous avez du mal à comprendre ce sport tant aimé des Américains ? L’Album universel du 5 juillet 1902 vient à votre secours. Suivez bien.

Chaque «pitcher» a une façon à lui de lancer la balle, dit le fameux Mathewson, mais l’expérience force presque tous les pitchers à se servir des même tactiques pour tromper le frappeur. Toutes les contorsions que peuvent nous faire voir certains artistes de la «boîte» peuvent tromper pendant quelque temps, mais il faut vite en venir à se servir de son jugement pour réussir.

De la vitesse et du contrôle sont deux bonnes qualités chez un pitcher, mais il faut autre chose. Il doit s’étudier à connaître chaque frappeur, à découvrir ses points faibles. La plupart des frappeurs attrapent plutôt une balle basse et rapide qu’une balle haute — il faut donc lancer plutôt haut que bas. Il faut chercher à faire frapper au bout du bâton ou près de la poignée, et, pour cela, il faut envoyer la balle aux deux extrémités de la «plate».

Une courbe doit être lancée bas; une balle lente doit être envoyée avec le même mouvement du corps et du bras qu’une balle rapide; il faut l’envoyer quand le frappeur semble anxieux de frapper.

Toutes ces règles sont des généralités, continue le fameux «pitcher», mais, comme toutes les règles, elles ont leurs exceptions. Il y a une règle immuable, cependant, celle-ci : «Trouvez le genre de balle que le frappeur peut frapper, et ne lui en envoyez pas.»

Le Base Ball, comme il est joué aujourd’hui, demande surtout un grand travail cérébral, et c’est là que le catcher doit prouver sa valeur.

D’ordinaire, c’est lui qui indique au pitcher quel genre de balle il faut lancer. De cette façon, il peut briser la plus belle combinaison de «hit and run». Il donne au pitcher le signe d’une balle en dehors; la balle est lancée deux pieds en dehors de la «plate» et le coureur est pris. Les amateurs comprennent ceci aisément.

Rien n’échappe au bon catcher. Il note la façon dont le frappeur se place et comment il tient son bâton. Il cherche à en déduire les intentions du frappeur et il donne au pitcher des signaux en conséquence. Et ces signaux, non seulement il les fait au pitcher, mais aux joueurs de champ également. Que de fois vous voyez un joueur de champ changer sa position d’une cinquantaine de pied parfois. C’est sur l’indication du catcher. La balle lancée sera une courbe ou une droite rapide — le joueur de champ se trouvera placé dans la meilleure position probable. En un mot, un homme de tête en arrière du frappeur est une grande chose pour une équipe, pour ne pas dire une chose essentielle.

On se demande parfois ce qui constitue un excellent «infield». Le meilleur «infield» est celui qui est composé de joueurs connaissant bien les capacités de chacun et ayant confiance dans leur habileté. Des exemples feront mieux comprendre notre idée.

Si l’homme du premier but sait que le pitcher couvrira le but sur toutes les balles frappées dans la direction du champ droit, il n’hésitera pas à tenter d’arrêter toute balle frappée dans cette direction, même à l’extrême droite. Bien souvent, il pourra ainsi arrêter une balle que l’homme du deuxième but n’aurait pu prendre, mais si le pitcher ne couvre pas le premier but, il y aura toute apparence que l’homme du premier but cherche à couvrir trop de terrain et joue d’une manière stupide.

Un autre exemple : Avec un coureur au deuxième, le frappeur frappe un «bunt» vers le troisième but et le coureur chercher à voler le troisième en même temps. L’homme du troisième but voit venir le coureur et tient son but. Si le pitcher hésite un moment à courir la balle, il est trop tard pour arrêter l’un ou l’autre des coureurs, et l’homme du troisième encaisse l’erreur.

On voit donc de quelle importance est une entente complète entre les joueurs du champ intérieur. En théorie, cela semble facile, mais en pratique, c’est la chose la plus difficile pour une équipe de base-ball. Mais, avec cette entente, l’infield fait des merveilles et gagne la plupart des parties.

 

Mon père m’a fait aimer le baseball. Mes enfants aiment le baseball. Mon ami l’anthropologue Bernard Arcand me racontait qu’il profitait d’un de ses séjours dans une ville américaine pour aller voir l’équipe locale se produire dans un de ces grands stades. Une partie de baseball est, au départ, un affrontement de volcans éteints. Si les lanceurs sont habiles, les volcans demeureront silencieux. Sinon, gare à l’éruption.

L’illustration ci-haut, une lithographie de Currier & Ives, fut publiée à New York vers 1866. Et puis l’une de mes petites-filles, Romy, faisant ses classes de baseball au parc LaFontaine, à Montréal.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. sylvie pontbriand #

    Dans les années 50, demeurant aux États-Unis, mes frères avaient une collection importante de cartes de Baseball.À peine âgée de 3 ans, j’avais appris le nom de chaque joueur sauf celui du monsieur noir , sa différence étant évidente pour moi. ! Combien vaudraient ces cartes aujourd’hui????!!!

    8 août 2012
  2. Jean Provencher #

    Les cartes conservées dans un état plus que parfait valent un bien bon prix. Le hic, c’est que nous les avions sous la main pour les manipuler justement, transiger avec un autre amateur de ces cartes. Donc, les cartes de ce temps, lorsqu’elles ne sont pas carrément disparues, sont bien abîmées la plupart du temps.

    Votre monsieur noir était sûrement le très grand, l’excellent Jackie Robinson (http://fr.wikipedia.org/wiki/Jackie_Robinson), qui a brisé la barrière de la couleur dans le baseball. Après avoir joué pour les Royaux de Montréal, où il fut fort bien accueilli, il s’engagea pour le Dodgers de Brooklyn, dans la Ligue nationale de baseball. À moins que ce ne fut Larry Doby (http://en.wikipedia.org/wiki/Larry_Doby) pour les Indiens de Cleveland, dans la Ligue américaine de baseball.

    8 août 2012

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