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Les épouvantails de Garnotte

Si vous êtes lectrice-lecteur du journal Le Devoir, vous connaissez les caricatures de Garnotte. Moi, abonné depuis bien longtemps, je m’en délecte. Garnotte, de son vrai nom Michel Garneau, nous offre le rire du jour de ce grand quotidien québécois depuis 1996.

Par ailleurs, vous savez mon intérêt pour les «bonhommes», les épouvantails. Je réfléchis et accumule la matière à ce sujet depuis un moment, rêvant même d’un livre un jour, dépassant le simple livre table-à-café, pour un véritable ouvrage ethnologique sur ce personnage folklorique éphémère remontant bien loin dans le passé de l’humanité. Déjà, j’ai essuyé deux refus d’éditeurs québécois, mais qu’importe, je file.

Il y a près de deux ans, je cherchais pour trouver au moins une caricature, sinon quelques-unes, de caricaturistes québécois. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater que la métaphore des épouvantails n’avait à peu près jamais été utilisée par nos caricaturistes.

Berthio, maintenant retraité, qui habite à quelques portes de chez moi et à qui j’ai parlé, n’a pas le souvenir de l’avoir utilisée. Je n’ai rien trouvé dans deux de ses albums, ni dans un album de planches d’Albert Chartier sur Onésime, pourtant publiées dans le Bulletin des Agriculteurs. Non plus dans deux albums de Gaboury que je possède. Ni dans l’ouvrage de Léon Robidoux sur Albéric Bourgeois. Ni dans un album de plus de 100 caricatures de Delatri. Ni dans le livre de Normand Hudon, La tête la première. Absolument rien. Nulle part.

Mon ami André-Philippe Côté, caricaturiste du journal Le Soleil, qui n’a jamais utilisé l’épouvantail, me met alors en lien avec Bado, le caricaturiste du Droit, qui m’envoie un Stephen Harper habillé en épouvantail dans un champ enneigé. Et Bado de me dire qu’il est certain que Garnotte a déjà dessiné des épouvantails.

J’écris donc à Garnotte qui me répond : Ça me ferait bien plaisir de collaborer à votre projet sous forme de caricatures. Je suis sûr d’en avoir déjà fait. Toutefois, j’aurais besoin de quelques jours pour faire ces recherches «archéologiques» !!! Pouvez-vous me les accorder?

Quelques heures plus tard, il m’écrit :

J’ai fait quelques recherches dans mes archives et j’ai trouvé deux caricatures mettant en vedette des épouvantails.

La première, porte sur la course électorale municipale de 1998 à Montréal. M. Doré en fantôme, M. Prescott en squelette, M. Duchesneau en apprenti sorcier et enfin M. Bourque en épouvantail. Vous aurez remarqué, par la date, que l’élection tombait le jour de l’Halloween, comme toutes les élections municipales. Beau choix, non?

La deuxième met en scène Jean Lapierre, le lieutenant politique québécois de Paul Martin en 2004, qui tente de diaboliser M. Harper comme un ami des souverainistes, un partisan des armes à feu et un cowboy «red neck» de l’ouest… le cintre à vêtement évoque en plus le retour de la criminalisation de l’avortement et ses conséquences!!!  … un vrai épouvantail!!

Ce matin, voyant cette Pauline Marois épouvantail fabriquée par un Jean Charest agent Glad dans un potager sans soin, je ne peux me retenir d’écrire à Garnotte pour lui demander amicalement copie de cette caricature du jour dans Le Devoir. J’aimerais y aller d’un article sur mon site intitulé «Les épouvantails de Garnotte», où on verrait, en majeur, votre dessin d’aujourd’hui. Puis, joints à mon texte, les deux épouvantails que vous m’aviez fait parvenir.

Et Garnotte de me répondre : voici l’épouvantail du jour… j’espère qu’il ne fera pas fuir vos lecteurs internautes !

Merci beaucoup à vous, cher Michel.

 

Voir cette courte entrevue d’Amélie Gaudreau avec Garnotte à l’occasion des 100 ans du journal Le Devoir : http://www.youtube.com/watch?v=VMdsydolJ1U

5 commentaires Publier un commentaire
  1. josee jacinthe #

    vous allez peut-etre contribuer au retour en force de l épouvantail.

    pour ma part, présentée sur ce site, j ai été émue par la photo du groupe d épouvantails arborant le carré rouge: on prenait position en groupe, debout, directement des champs. dans mon classement, certainement l’ une des représentations les plus créatives du mouvement – et nous en avons eu quelques unes à montréal.

    27 juin 2012
  2. Jean Provencher #

    Chère Vous, absolument magnifiques, en effet, ces épouvantails au carré rouge de Rapide-Danseur. Fort belle allégorie de notre vécu printanier.

    Voici l’adresse pour celles et ceux qui n’auraient pas vu l’image: https://jeanprovencher.com/2012/05/31/les-epouvantails-de-rapide-danseur-se-sont-mis-au-carre-rouge/

    27 juin 2012
  3. Sylvie Pontbriand #

    Il existait un « festival » d’épouvantails à Massueville autrefois St-Aimé en montérégie. Chaque résidence avait son bonhomme de paille qui n’était pas toujours dans les champs, on pouvait en voir assis sur les galeries etc.

    30 juin 2012
  4. Jean Provencher #

    Je sais qu’il y a deux ans, ce festival se tenait encore. Et, lors des derniers jours, la fin de semaine de l’Action de grâce, tous les épouvantails étaient réunis sur la place de l’église. Après une accalmie l’an passé, il semble que «la route des épouvantails» soit de retour dans ce coin du Québec : http://www.soreltracy.com/2012/juin/22j.html

    Par ailleurs, l’an passé encore, se tenait un festival à Saint-Aimé-des-Lacs, dans Charlevoix. Je ne suis pas certain qu’on y ait donné suite cette année.

    Une courte recherche sur internet nous montre qu’on tient, à l’occasion, ici et là, des festivals d’épouvantails. C’est la même chose en Europe.

    Un conseil : avant de prendre la route, s’informer à la municipalité pour savoir si l’événement se tient toujours. On retrouve sur internet des reportages de festivals, mais, parfois, ces reportages non datés furent mis en ligne l’an passé ou même précédemment.

    30 juin 2012

Trackbacks & Pingbacks

  1. Ce cher Garnotte nous salue | Les Quatre Saisons

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