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Encore un abattage de caribous

Vous vous souvenez, nous en parlions à la mi-février. Cette fois-ci, La Patrie du 18 mars 1901, à la une, y va du titre VRAI MASSACRE.

Son correspondant à Québec écrit :

Un cultivateur de St. Magloire, comté de Bellechasse, offrait en vente, samedi dernier, à Québec, trois cents peaux de cariboux. Il s’est adressé à M. Godbout, de la basse-ville, mais comme M. Godbout était au courant de la loi et qu’il savait ce à quoi il s’exposait s’il faisait cette acquisition, il a refusé l’offre de notre imprudent chasseur en lui représentant qu’il ferait mieux de retourner chez lui avec ses peaux de cariboux.

Notre cultivateur a dit que durant la dernière tempête, dans le sud du comté de Bellechasse, on avait égorgé une centaine de cariboux qui ne pouvaient se sauver ou prendre la fuite à cause de la profondeur de la neige.

Nul doute que la peau du caribou est fort belle à ce temps de l’année, la mue ne survenant que trois mois plus tard. Au sujet de la mue, Hélène Jolicœur, véritable pionnière, première femme biologiste à travailler sur le terrain au ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, écrit dans ses Chroniques sur le vie des caribous de Charlevoix et des chargés de projet, au temps de l’étude télémétrique, 1978-1981 (Direction du développement de la faune, ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, 2005, p. 17) :

Chez les caribous des Grands Jardins, la perte des poils commençait vers la mi-juin et se manifestait en premier autour des yeux et du museau. Puis les poils du dos, des flancs et des cuisses se mettaient à tomber par touffes, ce qui leur donnait une allure toute pommelée. Les derniers poils à lâcher prise étaient ceux situés sous l’abdomen. La mue durait environ deux mois et culminait en juillet. L’entrée en mue n’était pas synchrone, selon le sexe des individus. Les premiers à renouveler leur pelage étaient les mâles adultes. Chez eux, la mue s’amorçait au début de juin et se terminait vers la mi-juillet. À la fin de ce processus, leur robe d’été avait pris alors une belle couleur brun foncé. Chez les jeunes mâles d’un ou de deux ans (et probablement chez les femelles non gestantes), la mue survenait avec un décalage de 15 jours. Les femelles suitées semblaient être les dernières à entreprendre le renouvellement de leur pelage.

Merci, chère Hélène, pour le texte de ces Chroniques.

Cette photographie d’un caribou par Serge Couturier apparaissait dans la 3e édition du calendrier annuel de la Fondation de la faune du Québec, décembre 2004. Le commentaire attaché à l’image se lit comme suit : La densité du caribou forestier est évaluée actuellement à environ 1 ou 2 individus par 100 km2 dans notre forêt boréale. Au Québec, le caribou est classifié en fonction de l’habitat qu’il fréquente. Ainsi, on distingue le caribou montagnard, le caribou nordique et le caribou forestier. La Fondation a déjà versé 272 000$ pour connaître et protéger l’habitat des caribous dans ces 2 écotypes.

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