Le grand sociologue Fernand Dumont fut aussi un grand poète
Extraits de Parler de septembre.
Marchons encore un peu
Jusqu’au tournant prochain
Là est la ligne du vent et l’unique paysage
Le chemin qui surgit et le bleu de ton nom
# # #
Il n’est pas de futur il n’est pas de rivière
Il n’est pas de source il n’est pas de matin
Où ne se garderont ensevelis
Ton regard et ma passion timide
# # #
Tu es à l’aurore de mes raisons
Il faut que je marche très vite
N’allons pas plus loin que nos visages
Ne laissons pas la terre se lasser de nos forêts
# # #
Quel jour est-ce aujourd’hui
Et quelle légende allons-nous raconter
Toi et moi de nos bras étendus
# # #
Ton visage mes mains
Le lent l’impérieux cortège
Le si simple défi de ce désir qui dure
Tes yeux qui se souviennent de ma force rassemblée
Fernand Dumont, Parler de septembre, Montréal, Éditions de L’Hexagone, 1970.