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Une autre nouveauté en ce lieu

Quelle est donc cette plante filant sa vie, cachée loin du soleil, qui ne semble guère espérer de visites ? Qui donc a apporté là sa semence dans le milieu le plus humide de mon grand terrain ?

Ma chère amie Christiane est encore venue à mon secours. Cette vivace fait partie de l’espèce appelée Chelone (prononcez Ké-lone), qui habite la partie orientale de l’Amérique du Nord. Chelone vient du grec Kélone signifiant tortue, ainsi nommée parce que la fleur rappellerait une tête de tortue. C’est le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) qui lui a donné ce nom faisant allusion à la forme de la corolle.

Celle-ci est la Galane glabre (Chelone glabra, Snakehead), à la bien longue histoire. Elle fleurit en été et habite les lieux humides et les rivages. Marie-Victorin (Flore laurentienne, 1964, p. 482) dit qu’elle fut apportée d’Acadie en France par le sieur de Diéreville. En 1749, le Finlandais Pehr Kalm la retrouve sur la route de Lorette à Québec entre les 3 et 14 août 1749, et ajoute : Cette plante ne pousse pas en très grande abondance dans cette région-ci, mais elle est assez commune en tous endroits (Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, traduction annotée du journal de route par Jacques Rousseau et Guy Béthune avec le concours de Pierre Morisset, Montréal, Éditions Pierre Tisseyre, 1977, p. 271).

Sur son site, le Jardinier paresseux ( Larry Hodgson) y va de ce texte sur la Galane glabre : C’est la galane des forêts et des marécages québécois et acadiens. On la distingue facilement des autres par ses fleurs blanches ou blanches teintées de rose. Aussi ses feuilles sont plus étroites et ne portent aucun pétiole (elles sont fixées directement à la tige). Cette galane est une plante de sous-bois très humides dans la nature, mais elle pousse quand même très bien dans un sol de jardin ordinaire. C’est une grande plante de 90 à 180 cm, selon le niveau d’humidité du sol (plus le sol est humide, plus la plante est haute). Je la considère toutefois comme la moins intéressante des galanes pour le jardin ornemental, car ses fleurs sont moins denses, on  tendance à brunir assez rapidement. Aussi, elle ne pousse pas en touffe dense, mais de façon assez ouverte, ce qui en fait un plant un peu dégarni. Cette espèce est donc surtout intéressante pour les amateurs de fleurs indigènes.

Sur le site français Jardin ! L’Encyclopédie, on dit qu’elle a déjà porté l’appellation scientifique de Chelona acadiensis.

Le site Espace pour la vie, du Biodôme montréalais, mentionne que Les fleurs de la galane n’ont pas d’odeur, mais les bourdons s’introduisent quand même dans le tunnel formé par leur corolle. Le Baltimore (Euphydryas phaeton), un papillon, dépend de la galane glabre pour son cycle vital. […] Les Amérindiens employait cette plante comme laxatif, comme contraceptif et comme médicament contre les maladies éruptives. Anciennement, on utilisait la galane glabre comme tonique, comme vermifuge et pour soigner le foie. On en faisait aussi un onguent contre les hémorroïdes. On l’utilise aujourd’hui comme plante d’ornement.

Voilà donc cette plante nouvelle dont nous surveillerons l’évolution dans l’Arche. Merci beaucoup, chère Christiane, pour cette piste qui ajoute à la variété de ce milieu humide.

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