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En août 1887, la frégate française La Minerve est en visite à Québec

À cette occasion, le poète Jean-Baptiste Caouette (1854-1922) y va d’un sonnet « respectueusement dédié à M. l’amiral Vignes, de la frégate La Minerve ».

 

 

Va sur le Saint Laurent, ô ma muse chérie,

Offrir un humble hommage aux marins valeureux

Qui viennent sur nos bords, l’âme toute attendrie,

Pour voir ce Canada fondé par leurs aïeux !

 

O muse, ne crains pas d’être mal accueillie :

Les Français sont toujours courtois et généreux ;

S’ils s’arment quelquefois du dard de l’ironie,

Ce n’est que pour punir les sots, les orgueilleux !

 

Dis-leur que sur le sol de la jeune Amérique

Deux millions de cœurs (le chiffre est authentique)

Ont promis aux Français un éternel amour ;

 

Et dis-leur que, malgré l’épreuve et la souffrance,

La haine des tyrans et l’oubli de la France *,

Ils n’ont voulu trahir leur promesse un seul jour !

J. B. Caouette.

 * Je veux faire allusion ici à Louis XV, ce faible roi, qui refusa péremptoirement de secourir les Français du Canada après leur glorieuse victoire de Ste-Foye (1760) ; et au trop fameux Voltaire qui fut le premier à rire de nos malheurs d’un rire infernal, et à célébrer par un grand festin le triomphe des ennemis de la France au Canada.

 Louis XV et Voltaire furent-ils Français ? par la naissance, oui, mais par le cœur, jamais !

1er août 1887.

 

Le Canadien (Québec), 3 août 1887.

En 1898, le journal Le Monde illustré qualifie J.-B. Caouette de « poète-lauréat de l’Académie des Muses Santones ».

La photographie de Jean-Baptiste Caouette, prise vers 1910, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, collection Centre d’archives de Québec, Documents iconographiques, cote : P1000,S4,D83,PC7.

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