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« Le livre des voyages de l’âme »

Il existe toutes sortes de livres de sagesse, de diverses couleurs, diverses approches. Un jour, si vous vous sentez disponible pour attaquer un ouvrage qui mène à un questionnement sur vous-même, jetez l’œil sur celui de Satprem, Par le corps de la Terre ou Le Sannyasin, publié chez Robert Laffont en 1974.

Satprem (Bernard Enginger) (1923-2007), écrivain français qui a passé une grande partie de sa vie en Inde, est un chercheur des mondes à venir, dit sa page Wikipédia. Ses longues marches sur les routes de ce pays du sud de l’Asie l’ont amené à une grande réflexion sur l’individu que nous sommes, chacune-chacun d’entre nous. Nous sommes loin de ce qu’on qualifie aujourd’hui de « Faked », Faked-ci, Faked ça, des Faked de tout acabit.

Extrait, histoire de vous donner une idée du ton.

Dans son périple, le héros du livre, Björn, rencontre un certain Balou. Et c’est ce dernier qui parle ici :

Tu souffres, Björn, mais c’est un mensonge, la souffrance est un mensonge, la mort est un mensonge, la douleur et la petitesse sont des mensonges, et jusqu’au bout, même si je crève, même si je tombe, je répéterai comme un roi fou : nous sommes la vérité, nous sommes la lumière, nous sommes la grandeur et la beauté, la joie qui chante, parce que nous sommes divin. Il y a une Flamme dedans, immortelle, un Feu de la joie suprême qui rit derrière toutes nos souffrances et toutes nos nuits ; un Feu de Vérité qui brûle toutes les noirceurs et toutes les hontes, et nos péchés et nos vertus, qui brûle tous les destins et toutes les lois, parce que c’est le Destin et c’est la Loi — une petite flamme dedans qui peut refaire le monde. Et je dis : un jour, le feu sacré prendra les hommes et nous bâtirons la terre comme un conte ; un jour, le feu dedans brûlera dehors et cette matière obscure deviendra l’image radieuse de l’âme qui l’habite : souple à sa vision, légère à sa joie, obéissante à son ordre. Alors, chacun créera son monde à la couleur de son âme ; chacun dira ce qu’il est par la qualité de son  feu, visiblement, matériellement, sans subterfuge, sans artifices, sans mots qui trompent, simplement par le pouvoir de son feu ; chacun prendra sa place dans une haute hiérarchie lumineuse suivant la beauté du rêve qui l’habite et sa force de modeler la matière comme son rêve. Alors, la terre sortira du mensonge et de la nuit, la vie délivrera la Flamme de sa prison de chair ou d’esprit : un monde de vérité naîtra. Et nous serons en bas comme en haut, libres, vastes, véridiques, ça et seulement ça. Et la mort ne sera plus, parce que nous serons vrais dans nos corps comme dans notre âme.

 

Satprem, Par le corps de la terre ou Le Sannyasin, Paris, Éditions Robert Laffont, 1974, p. 191s. L’édition originale avait été publiée une année auparavant à Auroville, en Inde, aux Éditions Auropress. Laffont détenait les droits pour la France, l’Europe, les États-Unis, le Canada et le Japon.

J’avais déjà mis en ligne un premier billet sur cet ouvrage, ainsi qu’un billet sur un autre ouvrage de Satprem, La Genèse du surhomme.

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