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Au sujet du silence, par Maria Zambrano

Ce qui est négation, ou plutôt, négatif, constitue la forme la plus tenaillante du faire ; ainsi en est-il du silence.

Peut-être la vie se désagrège-t-elle, simplement parce qu’elle est la vie, une rumeur dont le bourdonnement de l’abeille ou le chant même de l’oiseau sont la juste quintessence, car il suffit de rester en repos, ou ce qu’on appelle ainsi, pour entendre inexorablement la rumeur de la psyché, qui ne se tait jamais.

Ne parlons pas de l’âme, qui peut non seulement se taire mais être source de retour au silence, lieu susceptible d’engendrer par lui-même un silence, c’est-à-dire un temps et un espace propre.

C’est ainsi que tout apparaît devant la vie, encore sans conscience, comme duel, non comme double.

 

Maria Zambrano, De l’Aurore, Éditions de l’Éclat, 2015, p. 27. Dans la série L’Éclat/poche, no 8. Traduit de l’espagnol par Marie Laffranque.

Avertissement. Si vous vous attaquez à cet ouvrage de Maria Zambrano, il faut chausser vos bottes de sept lieues. C’est costaud.

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