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Contribution à une histoire de nos grandes peurs

Tous les pays du monde, au Québec comme ailleurs, ont connu de grandes peurs.

Des peurs dont la crainte venait par la suite les hanter. Pendant des années et des années on y repensait. Des hommes politiques d’ailleurs ont joué avec les peurs, mais nous y reviendrons.

Aussi tard qu’en 1885, le quotidien de Québec Le Canadien rappelle les grandes épidémies de choléra de 1832, 1849 et 1852, ayant fait des milliers de morts.

Celui qui signe Docteur Gambrinus se demande, « avec anxiété », écrit-il, si nous serons à nouveau frappés par le choléra. Selon lui, « Si l’on  tient compte de la marche ordinaire des épidémies, nous pouvons avoir de légitimes appréhensions ».

Car le choléra est vivant et il suit la marche des fleuves, le littoral des mers et les grandes routes de terre.

Le choléra subit aussi l’influence de la saison d’hiver et ses progrès sont suspendus au moment des plus grands froids. Le fléau s’engourdit pour se réveiller au printemps et reprendre avec la belle saison sa funeste activité. […] L’expérience du passé doit donc nous mettre sur nos gardes et je crois faire œuvre utile en indiquant au public les caractères généraux des épidémies de choléra, les influences hygiéniques qui peuvent contribuer à en favoriser le développement et les mesures sanitaires destinées à le combattre.

Et ce cher Gambrinus d’y aller de quatre longues colonnes. Nouvel extrait.

La transmission du choléra asiatique est appuyée sur une masse de faits dont l’énumération seule serait trop longue. L’épidémie suit toujours les courants humains, elle marche de leur pas, elle accompagne les caravanes, elle passe les mers en s’embarquant avec l’homme. Pour toutes les invasions passées, on connaît le navire qui l’a porté soit dans la mer Caspienne, soit dans la Méditerranée, soit à travers l’Atlantique.

Le sujet vous intéresse, voir l’article complet de Graminus dont la référence se trouve ci-bas.

Cela dit, le choléra ne reviendra plus au Québec. Mais ce qui va surgir sous peu — et le médecin ne peut le savoir pour l’instant — est la grande épidémie de variole qui va frapper Montréal quelques mois plus tard, en septembre 1885.

À quand une histoire québécoise de nos grandes peurs ?

 

Le Canadien (Québec), 3 juin 1885.

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