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Les grands bateaux, à l’arrêt à Québec, attendent que la glace se brise à Cap-Rouge

À dix heures, hier soir, un commencement de débâcle a eu lieu au Cap Rouge.

La glace s’est mise en mouvement pour s’arrêter au bout d’une heure. L’eau y a baissé de plusieurs pouces.

Le « Sardinian » est arrivé hier à Québec ; ce transatlantique a passé la nuit de dimanche à la Quarantaine [la Grosse-Île, en aval de Québec]. Il a à son  bord 920 immigrants.

On a remarqué parmi les passagers un jeune révérend anglais prenant charge de 43 enfants du « St. George Home ». La figure de ces enfants trouvés ne dit rien de bon.

La rade de Québec est remplie de steamers, vapeurs, goélettes, etc., attendant la débâcle du Cap Rouge afin de faire voile pour Montréal.

Remarqués entre autres : les SS. Lake Huron, Texas, Fremona, Miramichi, Polino, Beaver, Netherholme, Alert, Euskaro, Canadienne, Charington, Lincoln, etc.

Le Picbuben, retenu quarante-huit heures à la Grosse Île, est arrivé à Québec hier soir.

Le docteur Montizambert paraît n’avoir pas peur du choléra. Le dialogue suivant a eu lieu entre lui et un journaliste. :

 — Si un navire arrivait avec un cas de choléra à son bord, que feriez-vous ?

 — Il ne passerait pas la Grosse-Isle. Le malade serait conduit à l’hôpital. La cargaison et les bagages désinfectés, tout le navire soigneusement fumigé et relâché seulement après quatre ou cinq jours de quarantaine, si aucun nouveau cas ne s’était déclaré.

— Peut-on raisonnablement craindre une invasion du choléra au pays, cette année ?

— Personne ne connaît les vues de la Providence, mais je puis vous dire que toutes les précautions ont été prises.

La glace du Saguenay est encore assez solide.

Les dépêches de Chicoutimi nous disent que l’ouverture de la navigation n’y aura pas lieu avant le 15 mai.

 

La Patrie (Montréal), 2 mai 1893.

Et le quotidien montréalais d’ajouter dans une autre colonne, depuis Québec :

Du haut de la Terrasse, la Jetée Louise offre un coup d’œil intéressant : tout une flotte y est réunie. Une dizaine de navires attendent la débâcle pour remonter le fleuve. Hier, ils étaient tous pavoisés.

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