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En canot dans les cours arrières des maisons

Parfois des correspondants de La Patrie hors Montréal ont le verbe poétique. Nous sommes ici à Sainte-Anne-de-la-Pérade, à l’embouchure de la rivière Sainte-Anne qui se jette dans le Saint-Laurent. C’est le printemps. L’eau est haute dans les terres basses.

L’eau est montée de quelques pouces encore.

Sur plusieurs emplacements, dans les cours où le terrain est plus bas, on s’amuse à canoter tout près des maisons. Chaque maison a sa chaloupe en cas d’inondation sérieuse.

Rien, cependant n’est encore à craindre, pourvu que le chenal reste libre.

Sur la rivière Sainte-Anne, la glace est partout cassée, charriée en divers endroits, entassée par banquises de 5 à 10 pieds, marchant là lentement, au gré du flot, vers son anéantissement.

Il est aussi à craindre que la glace, qui est encore assez solide dans la partie nord de la rivière, ne se désagrège soudain et descende avant que celle du fleuve soit descendue elle-même. Cela, naturellement, occasionnerait un amoncellement de glace à l’embouchure de la rivière Sainte-Anne ; le chenal se trouverait obstrué complètement ou à peu près, et ce serait l’inondation.

 La température se tient toujours assez froide ici, et c’est ce qui fait dire aux « vieux » que la débâcle, — la vraie — ne se produira pas avant les derniers jours d’avril.

 

La Patrie (Montréal), 22 avril 1907.

La photographie de l’église de Saint-Anne-de-la-Pérade fut prise de la rive sud du Saint-Laurent, le 20 avril 2016. Le printemps s’annonce.

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