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Cessons de rire de nous-mêmes au sujet de notre devise nationale « Je me souviens »

Il faut que je vous raconte.

Voilà une quinzaine de jours encore, je me demandais « Le dimanche 1er avril prochain sera le centième anniversaire de la mort de quatre Québécois dans les rues de Québec tués par l’armée canadienne. S’en souviendra-t-on ? »

Finalement, il y a davantage de « manifestations » que je croyais.

Celui qui est à la direction de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Rénald Lessard, avait prévu le coup en faisant numériser l’enquête du coroner complète désormais accessible à toute personne dotée d’internet. Les quatre verdicts du coroner sont également disponibles en ligne (TP12,S1,SS26,SSS1,D39/1918 ;  TP12,S1,SS26,SSS1,D40/1918TP12,S1,SS26,SSS1,D41/1918;  TP12,S1,SS26,SSS1,D42/1918). Sur cet événement, rien n’est plus vivant que ces documents, en particulier l’enquête du coroner.

Puis, vendredi, la Société Radio-Canada à Québec et l’équipe de « L’Heure du monde » à la SRC-Montréal sont entrés dans la danse. À Québec, le journaliste Alain Rochefort a proposé un article bien documenté et mis en ligne sur l’événement. Les commentatrices et commentateurs ne cessent d’y aller de leurs réactions au bas du billet d’Alain.

J’ai moi-même eu droit, vendredi, à une vingtaine de minutes en direct à l’émission « Radio-Canada cet après-midi » animée par madame Louise Boisvert, puis six minutes pré-enregistrées à « L’Heure du monde ».

Hier, est paru dans le quotidien Le Soleil un court billet que je leur proposais : Quatre morts à ne pas oublier.

Un copain à Radio Galilée, m’invite à un échange de deux heures sur ce sujet le 24 avril.

Puis, le dimanche 27 mai, il y aura une lecture publique de la pièce de théâtre Québec Printemps 1918.

Finalement, une association québécoise de retraités souhaiterait que nous échangions sur ce triste événement.

Ça n’a de cesse.

Bien que nous-mêmes, nous rions souvent, souvent bêtement, de nous au sujet de notre devise nationale « Je me souviens », nous faisons en ce moment la preuve que nous sommes tout à fait capables de nous souvenir, et de plusieurs façons.

 

L’illustration provient de l’article d’Alain  Rochefort sur le site internet de Radio-Canada. On y voit de gauche à droite Alexandre Buissière, 25 ans, mécanicien à l’emploi du Canadien National, Édouard Tremblay, 23 ans, étudiant à l’École technique [aujourd’hui l’édifice Alyne-Lebel, boulevard Langelier], Georges Demeule, 14 ans, cordonnier-machiniste dans une manufacture de chaussures depuis l’âge de 9 ans, et Honoré Bergeron, 49 ans, menuisier.

4 commentaires Publier un commentaire
  1. Paul Pilon #

    Il est bon de rappeler que les cinq tués étaient des victimes innocentes et non des manifestants émeutiers. En effet, dans la section « C’est arrivé … le 1er avril » en page 42 du Journal de Québec d’aujourd’hui, on écrit à tort que les soldats, qui tirent à la mitrailleuse, tuent cinq manifestants…

    1 avril 2018
  2. Jean Provencher #

    Merci, cher Paul. Le Journal de Québec est doublement dans les pommes de terre. Ils furent quatre et non cinq. Et dès l’enquête, le coroner lui-même affirmait, comme tu le précises bien, qu’ils étaient des victimes innocentes.

    Merci de cette précision, cher ami, je n’avais pas vu Le Journal de Québec.

    1 avril 2018
  3. Marie-José Gagnon #

    Cher Jean,
    Merci à toi qui nous permet de se souvenir.
    Amitiés sincères
    Marie-José Gagnon

    11 avril 2018
  4. Jean Provencher #

    Je te remercie, chère Marie-José. Mais je ne prends pas tout pour moi. Il y a vraiment de nombreuses réactions contre cette tuerie du 1er avril 1918. Et ça me rassure, nous sommes capables de mémoire !

    11 avril 2018

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