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Un pays déjà connu des Américains

Eh bien oui, puisque c’est le courant, allons à l’ouest, mais pas à l’ouest des Doukhobors, Galiciens, Allemands, au milieu des flots que déverse l’armée du Salut, allons à l’ouest de notre province de Québec.

Il est là une contrée immense qui s’appuie sur le lac Témiskaming, bornée d’un côté par la ligne interprovinciale de Québec et Ontario, de l’autre par le lac des Quinze, les lacs Barrières, Oposatika, et plus loin par l’Abitibi.

C’est un beau grand coin de notre province de Québec, et plus vous apprendrez à le connaître, plus il vous paraîtra grand, car si son sol de terre grise peut donner la vie à des milliers de colons, son sous-sol qui contient l’or, l’argent, le molybdène en quantité peut-être, nous assure-t-on, l’huile de charbon, ses immenses chutes du lac des Quinze, tout cela fournira à l’industrie un bon placement, sans parler de la pulpe et de toutes sortes d’autres richesses.

Comment, direz-vous, ce pays est-il encore inconnu ? Détrompez-vous. Il est bien connu des Américains qui nous envoient des milliers de prospectus, et qui achètent à vil prix nos mines et nos limites à bois. Même que Toronto s’en est aperçu et que le gouvernement d’Ontario est venu bâtir le long de la ligne interprovinciale un chemin de fer qui n’est pas encore fini et rapporte déjà des dividendes énormes, le Témiskaming & Nord Ontario.

C’est ici que Robert Sellar peut pleurer ses rêves qui ne sont plus.

Une vaillante population de défricheurs canadiens fait son chemin, et ils disent à leurs frères des paroisses d’en bas :

« Nous avons un ouest immense, chez nous, dans la Province de Québec ; venez avec nous dans notre ouest. Déjà nous avons de bonnes écoles où l’on enseigne la langue de nos pères, et les choses utiles pour les relations avec nos voisins. Nous avons de jolies chapelles où l’on va demander l’assistance du Tout Puissant pour les luttes de la vie, des chemins s’ouvrent, des compagnies de chemin de fer font des tracés et se procurent des chartes, les chutes d’eau appellent l’industrie. »

Il est temps que nous nous emparions de notre héritage, du Nouveau Québec, c’est ce que je me propose de vous prouver dans d’autres correspondances.

Un colon.

 

La Patrie (Montréal), 25 mars 1908.

La photographie, prise par Donat-C. Noiseux en 1942, du village de Sainte-Monique-de-Rollet, au Témiscamingue, est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Comm0unications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6,S7,SS1,P8365.

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