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La solidarité entre oiseaux d’une même nichée se maintient même après leur sortie du nid

Si vous fréquentez ce site depuis un moment, vous avez peut-être vu passer en août et en septembre derniers deux événements qui montraient la solidarité entre oiseaux d’une même nichée même après la sortie du nid.

En août, deux Tyrans tritri, en vol, s’agaçaient. Je me demandais si l’un en voulait à l’autre. Or, ce n’était qu’un jeu. Soudain, ils se posent calmement à l’abreuvoir, côte à côte, pour boire. Vous les verrez ici.

Quelques semaines plus tard, en septembre, quatre jeunes Jaseurs des cèdres vont çà et là, se déplacent ensemble d’un  arbre à l’autre, sans briser l’unité qui les réunit et qu’ils ont sans doute connue dans le nid familial. Les voici ici.

Puis, en octobre, je découvrais par bonheur l’ouvrage de François Y. Doré, Dans la tête des animaux, Ce que l’on sait vraiment sur leur intelligence (Montréal, Éditions MultiMondes, 2017, troisième trimestre). Ce livre, un éclairant monument d’éthologie, m’a rendu fort heureux.

Exemple. Le chapitre 10 a pour titre « Relations sociales et comportement d’autrui ». Après avoir vécu les deux événements ornithologiques mentionnés plus haut, les lignes qui suivent, extraites de ce chapitre, m’ont comblé.

La reconnaissance des liens familiaux joue un rôle fondamental dans la sélection de parentèle (kin selection, en anglais), un complément à la théorie de l’évolution.

Selon la théorie de l’évolution naturelle, l’adaptation d’une population ou d’une espèce se mesure par son succès reproducteur, plus précisément par le nombre de descendants qui, dans la génération suivante survivent et se reproduisent, propageant ainsi les gènes de leurs parents. La théorie de la sélection parentèle élaborée au début des années 1960 par William. D. Hamilton alors qu’il était professeur au Collège impérial de Londres, apporte une nuance à ce principe de base. Elle y ajoute que le calcul du succès reproducteur doit non seulement tenir compte du nombre de descendants produits par chaque individu, mais aussi du nombre de petits qui survivent et se reproduisent à leur tour grâce à la collaboration de membres de leur famille. Plusieurs oiseaux, par exemple, apportent de l’aide à leurs parents, frères ou sœurs pour construire un nid ou pour nourrir les oisillons, même si cette aide retarde leur propre reproduction.

Pourquoi un animal aide-t-il les membres de sa famille à se reproduire et à élever leurs petits, gaspillant ainsi de précieuses ressources qu’il pourrait consacrer à sa propre reproduction ? Sans en être conscient, un animal favorise la transmission aux générations suivantes des gènes qu’il partage avec eux et contribue ainsi à l’aptitude génétique et phénotypique de la population. Cette sélection de parentèle, qui ne pourrait exister sans reconnaissance des liens familiaux, est à l’origine d’autres comportements en apparence altruistes.

Le comportement parental est d’ailleurs l’exemple le plus évident d’altruisme. En prodiguant des soins à leurs petits, les parents négligent souvent leurs propres besoins. Cependant, en assurant la survie de leurs petits, ils verront leurs gènes être transmis à la génération suivante.

 

François Y. Doré, Dans la tête des animaux. Ce que l’on sait vraiment sur leur intelligence, Montréal, Éditions MultiMondes, 2017, p. 116s.

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