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Tout ce que renferme un bourgeon de lilas est incroyable

Prenons un rameau de lilas ou de n’importe quel arbuste […]. Les écailles forment les pièces essentielles du manteau d’hiver des bourgeons. Elles ne sont autre chose que de petites feuilles, durcies, coriaces, enfin modifiées dans un but de défense.

Les feuilles suivantes composant le cœur du bourgeon, ont la forme habituelle. Elles sont toutes petites, pâles, délicates et disposées d’une façon merveilleusement méthodique, pour occuper le moins de place possible, et tenir toutes, malgré leur grand nombre, dans leur étroit berceau.

On est surpris de tout ce que renferme un bourgeon sous un étui d’écailles, dans un espace quelquefois si petit, que nous serions embarrassés pour y loger un grain de chènevis ; il y a là des feuilles par douzaines, il y a là des grappes entières de fleurs.

La grappe enfermée dans un bourgeon de lilas compte cent fleurs et plus. Et tout cela trouve sa place dans l’étroite loge ; rien n’est déchiré, rien n’est meurtri.

Si les diverses pièces d’une bourgeon étaient désemboîtées une à une, si l’arrangement était une fois défait, quels doigts auraient l’habileté de la refaire ?

Les feuilles principalement se prêtent à mille dispositions pour occuper le moins de place possible. Elles prennent dans le bourgeon la forme de cornets ; elles s’enroulent en volute tantôt sur un bord seul, tantôt sur les deux ; elles se plient soit en long, soit en large ; elles se pelotonnent, se chiffonnent ou se plissent en éventail.

 

J.-H. Fabre, Le livre des champs, Nouvelle édition, Paris, Librairie Delagrave, 1926, p. 83s.

Jean-Henri Fabre (1823-1915) est un homme de science, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste, un écrivain passionné par la nature et un poète français. Ainsi le décrit la page Wikipédia qui lui est consacrée.

Les bourgeons sont ceux d’un de mes deux lilas.

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