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Retour aux carnets de l’exigeante Simone Weil

Des mots à parcourir bien lentement.

 

Imiter la patience de la matière.

Imiter les jours, les mois, les années dans leur fidélité au temps. « Nature, ce qui est de saison pour toi n’est pour moi ni prématuré, ni tardif (Marc-Aurèle, Pensées) » Renoncement au passé et à l’avenir.

L’état d’âme des parents au moment de la conception doit avoir plus d’importance pour les dispositions congénitales d’un être humain que la situation des astres au moment de l’enfantement.

La monotonie est ce qu’il y a au monde de plus beau ou de plus affreux. De plus beau si c’est un reflet de l’éternité. Chant grégorien. De plus affreux autrement.

Quand un homme pense et que d’autres exécutent, sur celui qui pense l’univers ne pèse pas.

C’est le social qui jette sur le relatif la couleur de l’absolu. Même l’amour, même la gourmandise, sont sous l’influence sociale. […] Le remède est l’idée de relation. […] Nous sommes enchaînés dans la société. La société est la caverne. La sortie est la solitude. La relation appartient à l’esprit solitaire. Nulle foule ne conçoit la relation. […] Celui qui est au-dessus de la vie sociale y rentre quand il veut, non celui qui est en-dessous. De même pour tout.

L’amitié est une égalité faite d’harmonie (formule pythagoricienne). D’unité des contraires. La supériorité et l’infériorité ne font qu’un dans l’amitié.

Le nombre de chromosomes contenu dans n’importe quelle cellule du corps est le même, sauf la cellule génératrice, ovule ou spermatozoïde, qui en a seulement la moitié. L’organisme parvenu à la maturité sexuelle produit les cellules génératrices par « réduction chromatique ».

 

Simone Weil, Cahiers III, Nouvelle édition revue et augmentée, Librairie Plon, 1974.

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