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Réflexion sur la beauté des femmes

Le texte non signé paraît dans la page éditoriale de La Patrie le 16 janvier 1909.

Que je voudrais être mon arrière-petit-fils ! s’écriait un jour Napoléon, en regrettant qu’il ne fut pas là dans un siècle pour recueillir les fruits de son œuvre.

Ne sommes-nous pas tentés de nous écrier de même en entendant Mme Melba prophétiser, devant le correspondant d’un journal de New York, que dans cent ans, toutes les femmes seront belles, d’une beauté plus raffinée, et comme spiritualisée ?

Heureux mortels de l’an 2000 ? Ils se promèneront à travers un peuple de déesses et leurs yeux ne se reposeront que sur des lignes pures.

C’est le rêve des sociologues d’aujourd’hui que l’humanité s’épure graduellement et qu’elle évolue sans cesse vers le règne de la Justice. Mme Melba, qui est artiste, se persuade plus volontiers qu’elle évolue vers le règne de la Beauté. Et la différence après tout n’est peut-être pas si grande. Un grand esprit, modifiant le vers célèbre d’un grand poète ne s’est-il pas demandé un jour :

Qui sait si la beauté n’est pas une vertu ?

En effet, pourquoi la beauté ne serait-elle pas une forme de justice ? C’est l’esprit qui bâtit sa propre demeure. Quand toutes les âmes seront belles, les corps eux-mêmes en seront illuminés.

 

La Patrie (Montréal), 16 janvier 1909.

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