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À Montréal, les mascarades sur glace sont si populaires qu’elles se font concurrence

Le patinoir Jubilée, dans l’ouest de la ville, est fier de proclamer qu’il propose la première de la saison. Et c’est une réussite.

Jamais on n’a vu plus beau succès à une première mascarade que celui d’hier soir au patinoir Jubilée.

L’administration et son directeur, M. J. Doran, ont droit à des félicitations bien sincères pour tout le travail qu’ils ont accompli afin de donner la plus entière satisfaction au public. Le Jubilée est maintenant le patinoir chic, le rendez-vous de tous les vrais sports.

Le coup d’œil de la mascarade d’hier soir était féérique. Là y avait près de 2,000 patineurs et patineuses, costumés en pierrots, en marquis, en reines, bohémiennes et que sais-je, des centaines et des centaines de costumes et tous remarquablement beaux. Les scènes les plus cocasses se déroulèrent au milieu du patinoir. Les spectateurs venus en très grand nombre s’en amusèrent beaucoup. Il y avait foule comme à la première d’un grand théâtre.

Un programme de musique avait été préparé avec beaucoup de soin et de goût. Valses, lamciers, two-steps, tout fut épuisé. Après ce concert, et des heures de folle gaieté, on parla des prix de costumes. […]

Il nous reste à féliciter le gérant du patinoir, M. L’Écuyer, à qui revient le mérite d’avoir organisé ce succès sans précédent.

Quelqu’un me faisait remarquer à la sortie qu’il est regrettable que le Jubilée ne soit pas un peu plus au cœur de la ville.

— Mais, ne trouvez-vous pas cette partie de la ville très jolie ? répondis-je ?

— Certes, mais c’est un peu loin.

— Nous ne trouvons pas ça loin du tout, s’écria une jolie patineuse, nous restons dans l’ouest, monsieur.

Je vis à la réponse de la jeune fille que le Jubilée était vraiment fréquenté par tous les amateurs de bon sport et de patinage.

La foule s’est amusée bien franchement et au sortir du patinoir on ne ménageait pas les éloges à M. Doran, le directeur du patinoir et à ceux qui le secondent si bien.

Il n’y a qu’une chose de regrettable, c’est que nous n’ayons pas de mascarade plus souvent au Jubilée. N’empêche que tous les soirs le patinoir est ouvert au public et qu’il fait toujours bon d’y patiner.

 

La Patrie (Montréal), 12 janvier 1909.

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