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L’espérance de vie des bêtes

Pour une de ces braves abeilles, chère à Maeterlink, qui ne vit qu’une année à peine, une sinistre araignée dure sept ans ; un lièvre et un lapin entre sept et huit ans ; une tanche, une poule, un moineau, une chèvre, un serin et un grillon, dix ans.

Une brème et une brebis, douze ans ; une linotte, une anguille, un renard, quinze ans ; un rossignol et une alouette, seize ans ; un chat et un bœuf, de dix-huit à vingt ans ; comme le loup, l’écrevisse, le daim, la vache, l’ours et le porc.

Le pinson va jusqu’à vingt-cinq ans, comme le chien quand il le peut ; le paon, le chardonneret et le cheval « deat-heat », l’âne pousse jusqu’à trente, comme le cerf et le taureau ; le vautour gagne ses quarante étés, à l’ancienneté avec le brochet, qui ne dédaigne pas le pêcheur faisant défaut, de fêter son demi-siècle, en même temps que le chameau, l’oie, le perroquet, le lion qui, négligemment, prend soixante ans, tel le rhinocéros.

Saluons les centenaires : corbeau, cygne, aigle et carpe qui va jusqu’à cent-cinquante, mais pas au-dessus n’en déplaise aux pensionnaires de Fontainebleau, l’éléphant s’ajourne à deux cents années et le crocodile atteint deux cent cinquante printemps, sans perdre, hélas ! trop de ses dents.

 

La Patrie (Montréal), 7 janvier 1910

Étonnant ce texte. Parfois, il est passablement conforme à ce qu’il en est aujourd’hui ; d’autres fois, on ne peut vraiment pas y attacher foi.

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