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Éléments d’une histoire de la poupée

Les gens qui ont fait une étude approfondie de la question des poupées — car il paraît qu’il y en a — croient que les premières poupées ont été faites pour le culte, probablement dans la religion qui a précédé le brahmanisme, et représentaient des dieux.

Ce qui est certain, en tous cas, c’est que la première poupée a été faite dans l’Hindoustan, le berceau de la civilisation. La légende rapporte que Parrali, l’épouse du dieu Siva, avait fait une belle poupée qu’elle se prit à aimer ardemment. Ella la cacha dans les montagnes de Malaga. Son mari, l’ayant vue un jour, l’aima à son tour et lui donna la vie.

Les jouets mécaniques existaient déjà alors : on voyait même des poupées qui marchaient et parlaient, mais il paraît qu’un sansonnet caché dans le corps de la poupée tenait lieu de phonographe.

On a trouvé dans des tombeaux égyptiens des poupées qui sont loin de posséder les qualités de celles d’aujourd’hui. En général, la tête, les bras et le corps sont bien représentés, mais les jambes manquent souvent.

En Chine, la poupée représente ordinairement l’empereur ou quelque membre de sa famille. Il y a aussi la poupée silhouette, plate, faite de peau d’âne.

Les poupées japonaises de jadis étaient de véritables pièces d’anatomie ; aujourd’hui, les enfants leur préfèrent les poupées européennes. Chaque année, au commencement du printemps, a lieu la fête des poupées et, ce jour-là, les poupées sont achetées et données plus généreusement que nous le faisons le jour de Noël. […]

En Russie, la poupée Saint Nicolas ou Santa Clous est la grande favorite ; elle est toujours habillée de lainage blanc, porte moustache et favoris et tient à la main un long bâton. Ceci représente le saint Patron qui est supposé récompenser les bons enfants en leur donnant de nombreux cadeaux et priver les mauvais en ne leur donnant rien du tout. […]

Les poupées de chiffon semblent avoir été bien connues dans toutes les parties du monde. Les poupées de chiffon des Indes et de la Perse sont les plus curieuses. Elles sont ordinairement assises et revêtues de brocart pailleté. […]

 

La Patrie (Montréal), 26 décembre 1908.

La photographie est celle de Jean-Paul Nolet (né Jean-Paul Wawanoloat dans le village abénakis d’Odanak), accompagné de son épouse Madeleine Halin, et une de leurs deux filles, sans doute Élisabeth, celle-ci la plus vieille. Nolet (1924-2000), reconnu pour la richesse de sa voix, fut annonceur, lecteur de radioromans et de dramatiques, membre de la troupe de l’émission Chez Miville, et réalisateur de près d’une trentaine d’entrevues avec des têtes d’affiche de la chanson. Voir la page Wikipédia à son sujet.

La photographie prise par Conrad Poirier le 10 janvier 1950 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Fonds Conrad Poirier, Photographies, cote : P48,S1,P23518.

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