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En est-il alors toujours ainsi ?

La ville aurait porté un dur coup aux rassemblements d’autrefois. Que croire ?

Le discours tenu ici remonte à 1886. Voilà donc 131 ans.

Il y avait autrefois dans nos familles canadiennes une bien touchante coutume qui tend à disparaître, surtout dans les grands centres.

Le mercantilisme, les mille spéculations matérielles […] ont relégué au fond du tableau ces bonnes habitudes traditionnelles aux riantes couleurs, au ton chaud et vivifiant. Ce qu’on appelait le bon vieux temps n’est plus qu’un mythe, ou peu s’en faut.

Alors, en ce bon vieux temps, tout événement de quelqu’importance était un prétexte que l’on saisissait toujours avec empressement pour se réunir, car alors on s’aimait mieux et plus on trouvait d’occasions de se voir et de se le dire, plus on s’estimait heureux.

Toute la vie s’écoulait alors pour ainsi dire en communauté. On s’y partageait incessamment les joies et les peines de l’existence. Mais aujourd’hui — triste contraste, il semble que plus on s’isole, plus on est content. Souvent, on fait pis : on se jalouse, Les liens de la confraternité ne sont peut-être pas encore rompus, mais ils ne tiennent plus qu’à un fil, on ne saurait nier cette désolante vérité : elle est manifeste.

E. L’Escuyer

Saint-Raphaël, Bellechasse

17 décembre 1886.

 

Le Canadien (Québec), 27 décembre 1886.

La photographie est celle d’une fête de famille chez les Massue vers 1890. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec dans le Vieux-Montréal, Collection Famille Massue, Photographies, cote : P114,S7,P212.

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