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« Les pays originaires des fleurs, grains, légumes, etc. »

Le sarrasin en fleur

Ces jours derniers, les journaux quotidiens ont été remplis du sujet de la fleur du Japon, le Chrysanthème, qui doit en grande partie sa célébrité à l’académicien [Pierre] Loti [1850-1923], qui a publié le roman « Madame Chrysanthème » [en 1887].

Non seulement l’exposition des chrysanthèmes [à Montréal] a-t-elle été un succès, mais on voyait une partie de ces élégants avec une de ces fleurs à leur boutonnière. Nous saisissons l’occasion qui se présente pour donner l’origine des grains, légumes, etc., que l’on ignore trop souvent.

Nous ne donnons les origines que de ce que nous rencontrons le plus communément, car s’il fallait donner l’origine de tous ceux qu’on connaît, ce ne serait pas un article de journal qui suffirait, ce serait un livre qu’il nous faudrait écrire.

Commençons par les grains du Canada. C’est l’Asie qui nous a fourni le blé, l’avoine, l’orge et le sarrasin ; l’artichaut nous vient de la Sicile, la betterave de l’Italie ; la citrouille, d’Astraban ; le chou-fleur de l’île de Chypre ; le cresson, de la Crête ; l’échalote, de la Syrie ; le haricot, de l’Inde ; le persil, de la Macédoine ; le raifort de la Chine ; la patate, de l’Amérique Méridionale ; l’oignon, de l’Égypte ; le navet, de la Chine; le melon, la laitue et la lentille du Levant.

L’Asie nous a encore fourni le prunier et le cerisier, ainsi que la vigne. En fleurs, nous avons tiré de l’Italie le narcisse et l’œil, et le lys de la Syrie ; la tulipe, de la Cappadoce ; le jasmin, de l’Inde ; la reine marguerite, de la Chine ; le dahlia, du Mexique ; l’hortensia, du Japon ; les camélias, de l’Asie méridionale ; les lilas, de la Perse. L’Asie nous a encore fourni le lin et le chanvre. Le maïs est un produit de l’Amérique. Une grande partie des légumes qu’on a acclimatés en Europe ont été apportés du temps des croisades.

De tous les légumes que nous rencontrons sur nos marchés, l’asperge est celui qui semble mériter une mention spéciale par la place qu’il occupe dans les dîners d’apparat, et chez les Romains et les Grecs, il était considéré comme une friandise.

Pline le naturaliste nous dit que les asperges les plus estimées venaient des environs de Ravenne, et c’est le jardinier en chef de Louis XIV, La Quintinie, qui imagina de faire pousser les asperges sur des couches chauffées en toute saison.

 

Le Franco-Canadien (Saint-Jean-d’Iberville), 21 décembre 1893.

Attention. Au sujet de la date de parution de Madame Chrysanthème, des sources sur internet disent « 1887 », d’autres « 1888 ».

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