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Cela fait tant plaisir que des écrivaines et des écrivains soient toujours vivant-e-s, bien que disparu-e-s

Emily Dickinson, Simone Weil, Henry David Thoreau, Jacques Prévert pour ne nommer que ces quatre-là d’abord.

Un nouvel ouvrage, bilingue, vient d’arriver, proposant des écrits d’Emily Dickinson, des « dits et maximes de vie », précise-t-on.

On y reviendra, mais retenons quelques-uns de ses mots sur le silence, un état bien peu promu en ce moment, où que ce soit si on ne le fait nous-même.

 

Je crains un Homme à la Parole Frugale —

Je crains un Homme Silencieux —

Un Rhéteur – je peux le surpasser —

Un Bavard – je peux l’occuper /

Mais Celui qui soupèse – Tandis que les Autres

Dépensent leur dernier shilling

Cet Homme-là – je m’en méfie —

Je crains qu’Il ne soit Grand.

 

Chacun — doit réaliser

Son difficile Idéal — par Soi-Même —

Dans la solitaire prouesse

D’une Vie silencieuse.

 

Le Silence est tout ce que nous craignons

On peut se Racheter par une Voix —

Mais le Silence est Infini

Il n’a pas de visage.

 

L’offrande du Silence à l’Oreille surpasse le son.

 Les actes les plus doux exigent et à la fois défient la gratitude, ainsi le silence est le seul honneur qu’il y a — mais pour ceux qui savent apprécier le silence, il est délicieusement suffisant.

 L’appétit de silence est rarement un goût acquis.

 

Ainsi parlait Emily Dickinson, Dits et maximes de vie choisis et traduits de l’Américain par Paul Decottignies, Édition bilingue, Paris-Orbey, Éditions Arfuyen, 2016.

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