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Un été d’autrefois semblable à celui que nous connaissons cette année

Le printemps et l’été mariant leurs attraits sur le même arbre […] : voilà ce que le promeneur étonné peut admirer dans le jardin de madame Pierre Frigon, sur la côte St-Laurent, à St-Laurent.

Ce matin, en effet, M. Frigon apportait aux bureaux de « La Patrie » une branche de pommier tout en fleur et, après laquelle, de beaux fruits avaient été suspendus.

Ce phénomène, qui est assez rare, nous a été expliqué par M. [François-Alfred] Pinoteau [né en 1871], jardinier-chef de la ville de Montréal.

« Il est dû, nous a dit M. Pinoteau, aux grandes sécheresses que nous avons eues et qui ont arrêté la sève sur certains arbres. La fraîcheur bienfaisante étant venue, les bourgeons ont accompli l’œuvre ccmmencée : les fleurs sont écloses à côté des fruits mûrissants. C’est une seconde végétation dans la même année. »

M. Pinoteau a actuellement dans ses jardins des vignes en fleurs auxquelles pendent, rouges, blanches ou bleues, des grappes de raisin.

La nature a ainsi de ces accès de justice ; voulant que les choses de la nature se perdent par les prérogatives auxquelles elles ont droit.

Aux hommes, quelquefois, elle refuse une seconde jeunesse ; tant pis pour eux si la première a été gaspillée ou malchanceuse.

 

La Patrie (Montréal), 12 septembre 1906.

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