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« J’ai tant dansé, j’ai tant sauté… »

Nous sommes rue Saint-André, à Montréal.

A-t-on le droit de danser à son aise à l’étage supérieur d’une maison habitée à l’étage inférieur par d’autres locataires, qui ne trouvent pas bonne du tout cette manière de se divertir ?

Troublante question résolue dans l’affirmative, ce matin, par l’honorable juge Champagne, de la Cour de Circuit.

M. Vézina, de la rue Saint-André, avait cité en justice M. D. Gauthier, qui habite l’étage au-dessus du sien, afin qu’il lui fût enjoint de mettre fin aux exercices chorégraphiques de sa famille et de ses invités.

Dans sa déclaration, M. Vézina alléguait que, le 10 décembre 1905, on avait fait un « vacarme infernal » chez M. Gauthier, criant, chantant, dansant, et que le 19 février 1906 la danse avait pris une telle allure qu’une lampe suspendue dans la demeure du demandeur était tombée sur le plancher causant un dommage de $55.00. Il réclamait en tout $75.00 de dommages-intérêts.

L’honorable juge Champagne a confirmé la maxime que : « Charbonnier est maître chez soi ». Il a décidé qu’on peut s’amuser en haut, si on le fait légitimement, et que si ce n’est pas du goût de ceux du bas, il n’a qu’à déguerpir.

 

La Patrie (Montréal), 10 septembre 1906.

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