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Le mal de mer sur le fleuve Saint-Laurent

À St-Sulpice [entre Repentigny et Lavaltrie, un peu à l’est de Montréal], les ravages de la tempête de la semaine dernière n’ont pas été considérables, cependant la pluie et le vent ont marqué leur passage.

Les grains furent couchés, les ruisseaux débordèrent tellement que celui qui coule près de la beurrerie mina ses bords et le pont public qui le traversait fut emporté. Il y eut des déboulis assez considérables le long de la côte.

Un hangar appartenant à M. Grandpré fut renversé et près de l’école un bel orme qui avait bravé maintes tempêtes fut arraché.

Le vent emportait tout. Chacun courait au bord du fleuve amarrer ses madriers, ses chaloupes.

M. Chs Robitaille n’est parvenu à retenir ses magnifiques chaloupes qu’à force de courage et de hardiesse. Jamais tempête pareille ne s’est fait sentir à St-Sulpice.

Le fleuve était couvert d’épaves de toutes sortes et le lendemain matin il était complètement couvert de billots échappés des moulins de Charlemagne [en banlieue de Montréal]. Plus de 50,000 pieds de bois étaient éparpillés sur le fleuve.

Le vapeur Chambly tenta trois fois d’approcher le quai, trois fois le vent l’en éloigna. Il fut obligé d’attendre trois heures avant de pouvoir accoster.

Les passagers qui ne croyaient pas au mal de mer ont débarqué avec la certitude qu’on pouvait avoir le mal de mer même sur le St-Laurent.

 

La Gazette de Joliette, 6 septembre 1893.

L’illustration du vapeur Chambly vers 1885 se trouve sur le site du Musée McCord.

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