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Le grand Arthur Buies aime la ville de Québec sans réserve

Bien que né à Côte-des-Neiges, à Montréal, l’écrivain et journaliste Arthur Buies en est venu à aimer follement Québec. Il y est décédé, d’ailleurs, rue D’Aiguillon le 26 janvier 1901 et repose au cimetière Belmont.

Sur Québec, il écrit :

Avez-vous jamais songé de quels flots de magnétisme nous sommes enveloppés ici, sur ce vieux cap de Québec, qui commence à se fatiguer de briser l’effort des tempêtes et de recevoir les averses des siècles sur son front de plus en plus dénudé ?

Fixez quelque temps les yeux sur la majesté profonde et infinie du tableau que la nature déroule devant vous, sur le panorama unique formé des hauteurs de Lévis, de l’île d’Orléans, du cours du grand fleuve, de la côte Beaupré, de la vallée de la Saint-Charles et des montagnes lointaines qui l’entourent si poétiquement, et font à ce tableau comme un cadre d’azur ; promenez-vous sur la terrasse Frontenac par un lumineux clair de lune d’hiver, ou par un soir d’été, constellé d’étoiles, à l’heure où le ciel, ayant éteint ses feux, ne laisse plus tomber de sa voûte que de caressantes effluves, et vous sentirez une fascination qui vous retiendra bien au-delà de l’heure où vous croyez partir sans effort ; vous resterez hypnotisés sur place, et cette fascination vous accompagnera longtemps encore, et vous ramènera le lendemain au même endroit, et vous y ramènera toujours, tant que vous vivrez sur ce roc étrange, que semble envelopper un fluide mystérieux et invisible.

C’est cette fascination qui ramène ici les étrangers qui y sont déjà venus ; quiconque a vécu à Québec veut y mourir. C’est cette fascination qui retient, comme cloués sur place, bon nombre de ceux que le manque de foi en l’avenir aurait depuis longtemps exilés loin de nous, et c’est elle qui va ramener, avec les jours brillants qui s’annoncent, ce flot de jeunes gens qui ne trouvaient pas un champ suffisant pour leur activité, ni des ressources qui leur permissent d’engager le combat pour la vie.

 

L’Album universel (Montréal), 8 septembre 1906.

Ce sont des admiratrices et des admirateurs d’Arthur Buies à l’origine de son monument au cimetière Belmont, à Québec. Les photographies sont de Jean-Marc Gagnon.

Sur ce site interactif, des écrits de Buies ou des mentions du personnage sont nombreux.

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