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Aperçu de Québec par Pierre de Coubertin

L’homme avait décrit Montréal, le voici ici, très rapidement, parlant de la ville de Québec.

La citadelle est perchée sur un plateau rendu célèbre par la bataille dite des Plaines d’Abraham. Elle est entourée d’une enceinte redoutable, dont les fossés et les bastions forment un dédale inextricable.

Sur l’Esplanade, qui est au centre, des soldats font l’exercice ; non pas des soldats anglais ; il y a beau temps qu’ils sont retournés chez eux, mais des soldats canadiens, car la confédération possède une armée régulière et permanente, en plus de ses nombreux régiments de volontaires. L’engagement est de trois ans et il y a une école d’officiers à Kingston.

Le vent et la pluie ont cessé. L’ouragan s’est calmé, il ne reste plus qu’un peu de neige sur les hauteurs. La vie est resplendissante, le Saint-Laurent est bleu comme le Bosphore ; ce sont les adieux du soleil et des teintes chaudes.

De là, nous redescendons dans les rues ; parfois on se croirait dans quelque chef-lieu de département français, bien provincial et bien heureux ; d’autres fois, c’est l’Amérique qui reparaît à travers un réseau de fils électriques ; mais le plus souvent, l’impression est unique et nouvelle. Cela sent l’antique et le récent à la fois ; quelque chose comme l’endroit où de hardis pionniers, installés dans un pays neuf, auraient placé leur quartier général sous la garde des vieux parents.

 

La Patrie (Montréal), 18 août 1890.

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