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« Un roman à peine effleuré. Une rencontre dans un parc »

Le parc St-Louis est certainement un des plus jolis endroits de Montréal, et il doit être bon lorsqu’on est jeune et jolie de s’entendre conter fleurette sous les ombrages de ses arbres touffus.

Seulement, les jeunes filles ne doivent pas se fier aux belles paroles de galants peu scrupuleux, qui sont nés trompeurs.

À ce sujet, nous devons raconter un roman ébauché à cet endroit et qui ne s’est pas terminé au gré de la demoiselle.

Miss Wesley est une blonde allemande employée dans une fabrique de cette ville, qui, le soir venu, s’acheminait vers la place St-Louis pour se délasser des travaux du jour. Or, elle fit la rencontre, il y a quelques jours, d’un nommé Alfred Latour, un godelureau qui lui en conta sur le long et sur le large, et ne voulait rien moins que le mariage. Miss Wesley y consentit et les préparatifs se faisaient avec célérité, au moins du côté féminin.

Samedi soir, il paraît que deux robes de soie, qui faisaient partie du trousseau de la mariée, ont été chipées de la maison portant le No 52 ½ rue St-Dominique — le nid de la demoiselle.

Le détective Campeau a été chargé du soin de découvrir la retraite de l’amoureux, et il a réussi à le happer aujourd’hui. Il prétend se rappeler de rien de tout cela et il dit qu’il s’est marié séance tenante à la première entrevue. La chose s’éclaircira bientôt, et le tribunal appréciera les arguments des intéressés.

 

La Patrie (Montréal), 6 août 1890.

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