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Le mois d’août

Août est le dernier mois des vacances et déjà l’ombre se profile, dans le fond du tableau, des longs corridors et des calmes salles d’étude du collège.

Il va falloir bientôt quitter la maison paternelle avec ses jardins familiers et ses bosquets amis pour aller, de nouveau, à la conquête de cette instruction qui donne à l’homme sa supériorité

En ce mois, les plages sont envahies par les citadins assoiffés de fraîcheur. Les poumons se dilatent à respirer l’air maritime tout imprégné d’effluves salines venues du large.

Les bains, au sein des eaux glauques que troublent de leur agitation les vagues écumantes, retrempent les muscles et donnent au sang une nouvelle vigueur. Le rêveur aime à laisser errer ses regards dans une muette contemplation sur le tableau fort et exquis qu’offre la mer. Au loin, alternativement blanche, verte et bleue, elle semble se confondre avec le ciel lui-même.

Au premier plan, les vapeurs qui la sillonnent avec de grands remous s’empanachent de noirs fumés et montrent de hautes cheminées et des coques d’acier luisantes. Les yachts de plaisance, les barges de pêche, toutes voiles tendues, mettent de la gracilité dans le table.

Août, à bien des points des vue, est donc un mois charmant. […] C’est le temps de l’ardeur productrice, du chaud soleil, de la vie intense où se montre toute entière la force naturelle et féconde de la généreuse nature. Salut au nouveau venu.

1er août 1903.

C. Lambert de Roode.

 

Le Canada (Montréal), 4 août 1903.

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