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Voici tout ce qu’il faut savoir sur la fabrication du Panama

La nouvelle parvient de New York.

Un journal de la Jamaïque publie une relation intéressante de la fabrication des chapeaux, telle qu’elle est pratiquée dans la Colombie de l’Équateur [sic].

La matière première est fournie par un palmier très commun, à feuilles en éventail. Ce sont les feuilles qu’on utilise, mais non les plus volumineuses ou les plus âgées : les feuilles les plus jeunes au contraire. On coupe celles-ci, ayant soin de les prendre toutes de mêmes dimensions, et on les fait bouillir à l’eau, puis on les laisse sécher, séparées les unes des autres, dans un courant d’air, mais à l’abri du soleil.

Une fois qu’elles sont à peu près sèches, on les fend en bandes de largeur uniforme : puis on laisse s’achever la dessiccation au cours de laquelle chaque lanière se recourbe sur elle-même dans le sens longitudinal, les deux bords venant à la rencontre l’un de l’autre. La matière première est toute prête maintenant. Elle est confiée le plus souvent à des femmes qui se mettent à l’œuvre, prenant d’une à six semaines pour mener à bonne fin leur tâche.

Le chapeau fini est bien lissé, on le lave au savon et avec du jus de citron, et on le laisse sécher à l’ombre.

Un chapeau bien conditionné est toujours très coûteux ; il demande beaucoup de temps et de soins. Et on ne devient une bonne ouvrière qu’après un long apprentissage et une expérience prolongée. Les petites filles commencent souvent à entrer dans la carrière vers l’âge de dix ans, mais ce n’est qu’après dix années qu’elles connaissent véritablement bien leur métier.

Une autre difficulté qui exige une expérience prolongée, c’est l’art de faire bouillir la paille ou plutôt les lanières de palmier. La cuisson doit se faire d’une certaine façon et jusqu’à un certain point seulement, autrement la paille est de qualité inférieure.

Au total, c’est un art que la fabrication des panamas et un art dans lequel on ne devient maître qu’après de longs et persévérants efforts.

 

Le Canada (Montréal), 29 juillet 1903.

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